Des formations gratuites pour les chômeurs de longue durée

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avec Olivier Samain et AFP , modifié à
Le ministre du travail François Rebsamen a dévoilé lundi un plan de lutte contre le chômage de longue durée. Le but : coordonner accompagnement social et professionnel.

C'est l'un des objectifs principaux du mandat de François Hollande. Un des enjeux majeurs pour l'économie française aussi. Dans son plan de lutte contre le chômage, inefficace jusque-là à en juger par la hausse record du nombre de demandeurs d'emploi en 2014, le gouvernement a décidé de concentrer ses efforts sur les chômeurs de longue durée. Et pour cause, ils sont près de 2.5 millions en France. Le ministre du Travail François Rebsamen a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Il a dévoilé lundi les trois mesures phares destinées à aider ces chômeurs les plus en difficulté à réintégrer le marché de l'emploi.    

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Qui sont-ils et combien sont-ils ?

Administrativement, "le chômeur de longue durée est un actif au chômage depuis plus d'un an", explique le site de l'Insee. Fin janvier 2015, l'institut dénombrait 2.417.000 chômeurs de longue durée en France, soit 43% des demandeurs d'emplois, explique France Info. A noter que parmi ces chômeurs de longue durée, la moitié d'entre eux (1.2 millions) sont des chômeurs de très longue durée, c'est-à-dire qu'ils se trouvent sans emploi depuis plus de deux ans.  Pire encore, 705.000 d'entre eux sont au chômage depuis trois ans ou plus. Un chiffre qui a explosé de près de 20% sur l'année 2014, de 130% depuis le début de la crise en 2008. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de réagir.

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Quelles sont les nouvelles mesures annoncées ?

Déjà largement dévoilé dans la presse, le plan de lutte contre le chômage de longue durée du gouvernement portera principalement sur trois mesures. L'idée à retenir de ce plan, c'est que les politiques de retour à l'emploi ne seront efficaces que si elles s'accompagnent de politiques sociales. 

• Concrètement, cela signifie que Pôle Emploi collaborera avec les conseils généraux pour "agir sur les contraintes comme le logement, la santé, la garde d'enfants, la formation ou tout simplement le manque d'argent", qui bien souvent "empêchent le retour à l'emploi", expliquait le ministre du Travail François Rebsamen lors de ses vœux à la presse. Il a donc annoncé que les chômeurs de longue durée bénéficieraient par exemple de garanties de loyer. Ce dispositif a déjà été testé dans sept départements français à titre expérimental, où les chômeurs sont donc suivis conjointement par un conseiller Pôle Emploi dans leurs recherches d'emploi et par un référent social du département dans leurs demandes de logement social ou de place en crèche pour leur enfant.

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• La deuxième mesure portera sur la formation. Alors que le gouvernement a déjà lancé en début d'année le compte personnel de formation, François Rebsamen a annoncé la création d'un "droit réel à une formation qualifiante gratuite pour les demandeurs d'emploi", dans le cadre du nouveau compte personnel de formation. Cette mesure entrera en vigueur "à compter de mars 2015".

Les formations seront financées par les droits individuels à la formation (DIF) déjà acquis par le demandeur d'emploi, par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) à hauteur de 220 millions d'euros, ainsi que par Pôle emploi et les conseils régionaux. déjà annoncé que les partenaires sociaux consentiraient à un effort financier pour proposer plus de programmes et de nouvelles qualifications aux chômeurs. 

• Dernier point saillant de ce plan de lutte, des politiques incitatives pour les employeurs. Si François Rebsamen n'a pas encore expliqué comment il compte s'y prendre, il devrait mettre en place des mesures qui encouragent les entreprises à embaucher des chômeurs de longue durée.

En amont, le gouvernement veut avant tout renforcer la "détection" en organisation des "entretiens de situation" deux à quatre semaines après l'inscription au chômage.

Si le dispositif a été élaboré avec l'accord des partenaires sociaux, une critique subsiste. En effet, si ces mesures devraient bénéficier aux personnes inscrites à Pôle Emploi, nombre de personnes sans activité ne sont pas inscrites à l'agence. Comment leur permettre de se réinsérer sur le marché du travail ? La question reste en suspens.