Le plan choc du Medef contre le chômage

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EMPLOI - Le syndicat patronal pense notamment à supprimer des jours fériés et réformer le Smic. Objectif : créer un million d'emplois en France.

Rendez-vous le 24 septembre. Une conférence Comment inverser la courbe du chômage ? Le Medef a un plan. Et un plan choc. Le syndicat patronal compte ainsi proposer la suppression de certains jours fériés et réformer le Smic pour créer, assure-t-il, un million d'emploi, explique le quotidien économique Les Echos, qui a pu consulter le document d'une cinquantaine de pages qui aurait dû être officiellement présenté mercredi lors d'une conférence de presse. Mais l'organisation patronale a annoncé dans un communiqué "reporter d'une semaine sa conférence de presse. Le Medef souhaite en effet soumettre au débat des propositions de nature économique et sociale et n'entend pas s'insérer dans une séquence politique". La présentation officielle de ce document aura donc lieu le mercredi 24 septembre.

La semaine dernière, Caroline Roux révélait une partie de ce plan sur Europe 1 :

Le Medef compte sur Manuel Vallspar Europe1fr

Deux jours fériés en moins. "Chaque mesure, qu'elle soit d'ordre social, fiscal et parfois très sectorielle, est quantifiée en termes de créations d'emplois attendues", précise le journal économique sur son site internet. Ainsi, pour créer 1% de croissance et 100.000 emplois, le Medef propose de supprimer deux jours fériés sur 11.

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Réforme du Smic et travail du dimanche. Il espère aussi de 50.000 à 100.000 emplois sur cinq ans en dérogeant au Smic pour certaines catégories de demandeurs d'emploi, et sur trois ans en remontant les seuils sociaux. Autoriser les commerces à ouvrir le soir et le dimanche permettrait par ailleurs d'engendrer à terme entre 50.000 et 200.000 emplois nouveaux dans le tourisme, et entre 40.000 et 100.000 dans le commerce et la distribution, estime-t-il.

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Le Medef se défend (déjà). Conscient de ce qu'il avance, le syndicat patronal sort par avance le paratonnerre. Ces propositions "apparaîtront certainement agressives ou caricaturales à certains ", reconnaît-il. " Il s'agit avant tout d'animer un débat (...) Notre conviction est que nous n'avons pas 'tout essayé contre le chômage', nous avons juste essayé ce qui n'a marché nulle part et oublié ce qui a fonctionné partout", ajoute le document. Dans une réaction à l'AFP, un porte-parole du Medef a précisé qu'il ne s'agissait que d'"éléments de travail" qui "ne correspondent pas exactement aux propositions que fera le Medef dans les prochains jours".

Les syndicats outrés. Interrogé lundi matin sur Europe1, le vice-président de la CFTC, Joseph Thouvenel, a vivement réagi aux propositions de l'organisation patronale : "Les pays qui travaillent le plus longtemps sont aussi les économies qui marchent le moins bien, comme la Bulgarie ou la Roumanie. Avant, c'était la Grèce. Et je n'ai pas envie que la France se retrouve dans la situation de la Grèce". Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, c'est "une provocation. Il est hors de question d'aller sur ce terrain là". Le Medef affirmait vouloir "avant tout animer le débat", c'est désormais chose faite.