Le passage à 13 régions coûterait (au moins) 40 millions d'euros par an

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G.S. avec Daniel Fortin , modifié à
Selon des estimations dévoilées par Les Echos, l'harmonisation des salaires a entraîné un surcoût non prévu par l'ancienne majorité.

Les économies promises ne semblent pas au rendez-vous. La diminution de 21 à 13 du nombre de régions, décidée en 2015, s’est traduite par de nouvelles dépenses, selon les estimations faîtes dans cinq des sept nouvelles collectivités, dévoilées mercredi par Les Echos. La facture est estimée à 40 millions d’euros "par an" pour ces cinq collectivités (les Hauts-de-France et la Normandie ne sont pas encore parvenues à un accord, elles ne sont donc pas concernées), loin des 10 milliards d’euros d’économies que le gouvernement de François Hollande annonçait en 2015 au moment de cette réforme territoriale.

"Il a fallu harmoniser par le haut". Comment expliquer ce dérapage ? Essentiellement par les dépenses de personnel : en fusionnant les régions, il a fallu harmoniser les conditions de rémunérations des quelque 82.000 agents concernés, qui étaient très disparates. "Et comme toujours en pareil cas, cette harmonisation s’est faite par le haut, on s’est aligné sur le régime indemnitaire le plus favorable d’où ce dérapage des coûts", explique sur Europe 1 Daniel Fortin, rédacteur en chef des Echos et chroniqueur d’Europe 1.

"Entre la Haute-Normandie et la Basse-Normandie existait ainsi jusqu’à 300 euros d’écart par mois pour les agents des lycées, selon la Cour des comptes. Dans le Grand Est, l’écart allait jusqu’à 70 % pour ces mêmes agents entre la Lorraine et l’Alsace", détaille le quotidien spécialisé.

Les agents travailleront plus. La deuxième raison, c’est la normalisation du temps de travail. Dans certaines régions, les agents travaillaient 30 % de moins que la durée légale de 1.607 heures annuelles. Il a donc fallu  supprimer des jours de congé pour revenir à cette durée légale. "Et les syndicats l’ont fait payer très cher, ils ont obtenu des compensations financières qui pèsent aujourd’hui sur l’économie de cette réforme", poursuit Daniel Fortin.