"Jobs Act" : pour Mailly, "le gouvernement répond facilement au patronat"

© Europe 1
  • Copié
avec Nicolas Poincaré , modifié à
RÉACTIONS - Les mesures de Manuel Valls pour relancer l'embauche séduisent le Medef, beaucoup moins les syndicats de salariés.
INTERVIEW

Manuel Valls a présenté mercredi son "jobs act": un panel de mesures destinées à doper l'embauche dans les petites et moyennes entreprises. Parmi les mesures annoncées : la possibilité de renouveler deux fois (au lieu d'une) les contrats à durée déterminée et en intérim ou encore le plafonnement des indemnités aux Prud'hommes. De quoi vraiment relancer l'emploi ?

"C'est ce que les employeurs demandaient". "Je ne pense pas que le gouvernement prenne les bonnes solutions", tranche Jean-Claude Mailly, président de FO, interrogé mardi par Europe 1. "Le gouvernement est plus dans l'idéologie que le pragmatisme. Quand je vois ce qui est proposé, c'est plus de flexibilité accordée aux employeurs. Je pense notamment à la mesure sur les CDD et l'Intérim : c'est ce que les employeurs demandaient", déplore le syndicaliste.

"Que fait le patronat au lieu de se plaindre?" Selon le patron de FO, le gouvernement n'a plus qu'une seule oreille ouverte : celle tournée vers le patronat. "Le gouvernement répond facilement aux revendications du patronat. Ca devient une habitude. Or, il y avait des mesures beaucoup plus simples à prendre, dans l'accès aux aides publiques, par exemple. Nous syndicats, quand les salariés ont un problème, on leur vient en aide. Mais que font les organisations patronales au lieu de se plaindre ?", dénonce Jean-Claude Mailly. Qui assène : "les licenciements sont là, les embauches, on les attend toujours. Manuel Valls est libéral. Lui et la politique suivie par le gouvernement sont d'inspiration libérale. Et pour le moment, cela n'a pas boosté la croissance. Et les salariés sont en train de craquer".

Le Medef salue une "bonne initiative". La voix de Jean-Claude Mailly n'est pas isolée. La CFDT a également jugé que les mesures étaient "en dessous des attentes" et a critiqué en particulier le plafonnement des indemnités prud'homales. La CFE-CGC et l'Unsa ont appelé de leur côté les entreprises à passer à l'action pour embaucher. Côté patronat, le Medef a effectivement salué de "bonnes initiatives" et la CGPME "de réelles avancées". Seule l'UPA, représentant les artisans, a dénoncé un "saupoudrage de dispositions plutôt positives mais souvent complexes d'application ou limitées dans le temps, et manquant d'une véritable ambition".