Le G20 n’arrive pas à tourner la page grecque

Le G20 a officiellement débuté jeudi et devait être consacré aux questions de finance internationale. Mais la crise grecque a encore occupé tous els esprits.
Le G20 a officiellement débuté jeudi et devait être consacré aux questions de finance internationale. Mais la crise grecque a encore occupé tous els esprits. © REUTERS
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La Grèce a monopolisé la première journée de débat, au détriment des questions financières.

Après une journée consacrée à la seule crise grecque, le G20 s’est officiellement ouvert jeudi à Cannes. Mais la feuille de route prévue a été chamboulée, toute l’attention se portant sur la crise de la dette au sein de la zone euro. Europe1.fr vous résume les principaux enseignements de cette première journée de G20.

La Grèce objet de toutes les attentions

Le mini-sommet organisé à la hâte jeudi n’a pas suffi : la crise de la zone euro, et notamment celle de la Grèce, a encore occupé une bonne partie des discussions du G20. Même le président américain s’est déclaré concerné. "L'aspect le plus important de notre tâche, pendant les deux prochains jours, est de résoudre la crise financière, ici en Europe", a confié Barack Obama.

Le chapitre grec a été d’autant plus difficile à clore que le gouvernement grec a multiplié les déclarations, parfois contradictoires, à l'image du projet de référendum : Papandréou y était favorable, avant d’y renoncer, notamment après avoir été désavoué par les Européens et son propre ministre des Finances. Nouveau rebondissement en début de soirée : le Premier ministre aurait accepté de démissionner si ses ministres l'aident vendredi à faire adopter le plan européen de sauvetage. L’opposition, qui demandait aussi sa démission, n’a pas encore donné sa position.

Quelles que soient ses divisions internes, l’Europe a à nouveau pressé la Grèce de se décider rapidement. "Ce qui compte pour nous, c'est l'action", a déclaré Angela Merkel, avant d’expliquer qu’un euro stable était, à ses yeux, plus important que le maintien de la Grèce au sein de l’UE.

Les autres dossiers du G20 patinent

Longtemps occupés à traiter le patient grec, les participants du G20 n’ont pas réalisé de grandes avancées sur la feuille de route qui avait été prévue. Le projet de taxe sur les transactions financières ? "Certains pays sont très opposés", a reconnu Nicolas Sarkozy, avant d’annoncer la création d’un mini-groupe de pays qui y sont favorables.

La lutte contre l’évasion fiscale ? Les pays du G20 ont conclu une nouvelle convention qualifiée "d’avancée majeure" mais qui, faute de détails, reste à éclaircir. Le G20 doit s’atteler vendredi à deux autres sujets de taille : la lutte contre la spéculation sur les matières premières et la réforme du système monétaire international.

Anticiper pour éviter d’autres accidents

Pour ne pas être pris de court à la prochaine alerte, les Européens ont aussi décidé de se pencher sur les cas italien et espagnol avec un leitmotiv : plutôt prévenir que guérir. "Il y a maintenant des discussions sur l'érection d'un pare-feu autour de pays comme l'Italie et l'Espagne", a  confié un responsable indien.

Le G20 a acté la promesse de l’Italie de revenir à l'équilibre budgétaire dès 2013. "Je voudrais dire ma confiance dans l'économie italienne", a renchéri Nicolas Sarkozy, qui a "pris note avec intérêt" du plan de rigueur adopté jeudi.

Le Fonds monétaire international (FMI), qui prête de l’argent aux pays en difficulté, va par ailleurs augmenter son capital pour être mieux armé en cas de nouvel incident. Les pays du G20 volontaires pourront y augmenter leur participation.