Le FMI optimiste pour la croissance française

© MIGUEL MEDINA / AFP
  • Copié
et Emmanuel Duteil , modifié à
ECONOMIE - Le fonds monétaire international a revu à la hausse ses prévisions pour la France et se montre même plus optimiste que le gouvernement.

Pour des raisons de politique interne, il est très fréquent que les gouvernements enjolivent la situation et fassent des prévisions économiques optimistes, avant d’être désavoués par les statisticiens extérieurs, souvent issus des organisations internationales. Mais en France, c’est le contraire : dans ses prévisions de croissance publiées mardi, le Fonds Monétaire International (FMI) confirme le redémarrage de l’économie française et anticipe une croissance… bien meilleure que celle attendue par le gouvernement Valls.

Pour le FMI, la France fera 1,2% de croissance. Alors qu’en début d’année il prévoyait 0,9% de croissance pour la France, le FMI a refait ses calculs et se montre bien plus optimiste : il table désormais sur 1,2% de croissance en 2015, puis 1,5% l’année suivante. En revoyant à la hausse ses prévisions, le FMI confirme donc que l’économie française va mieux, mais pas seulement : ses prévisions de croissance sont désormais meilleures que celles du gouvernement.

Avant le FMI, d'autres organisations internationales et de nombreux économistes avaient eux aussi relevé leurs prévisions pour la France. L'OCDE attend par exemple 1,1% de croissance cette année. Ce regain d'optimisme tient moins à des facteurs internes qu'à "l'alignement des astres" souvent évoqué par le gouvernement, à savoir l'euro plus faible, le pétrole moins cher et les taux d'intérêt en chute libre. 

Concrètement, ça change quoi ? Que l’amélioration soit structurelle ou conjoncturelle, une certitude s’impose : l’économie redémarre. Certaines entreprises devraient en profiter plus particulièrement, en voici le portrait-type : une entreprise industrielle, qui consomme beaucoup d’énergie (dont le coût baisse), qui exporte en zone dollar (pour profiter de la baisse de l’euro) et dont une bonne partie des employés touche moins que 2,5 Smic (pour pouvoir profiter des allègements de charges mis en place par le gouvernement).

Cependant, il ne faut pour autant pas s’attendre à une baisse rapide du chômage avec une croissance de 1,2%. En effet, la France a une plus forte démographie que ses voisins et doit donc générer une plus forte croissance pour créer assez d’emplois pour tout le monde. En-deçà de 1,5% de croissance, la courbe du chômage ne devrait pas s’inverser. D’autant que les entreprises ne tournent pas encore à plein régime et ont donc de la marge avant de devoir embaucher.

>>LIRE AUSSI - Les voyants de l’économie française sont au vert

>> LIRE AUSSI - Combien faut-il (vraiment) de croissance pour baisser le chômage ?