La dette grecque est-elle soutenable ? Le FMI s'interroge

Le FMI débat toujours pour savoir si la dette du pays dirigé par Alexis Tsipras est soutenable ou non.
Le FMI débat toujours pour savoir si la dette du pays dirigé par Alexis Tsipras est soutenable ou non. © LOUISA GOULIAMAKI / AFP
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avec AFP. , modifié à
Les États membres du FMI ont débattu de la soutenabilité de la dette grecque avec, en corollaire, la participation ou non du FMI à un éventuel nouveau plan d'aide.

Faut-il alléger la dette grecque ? Faute d'accord sur la soutenabilité ou non des passifs du pays, aucun consensus n'a pu se faire jour au sein des Etats membres du FMI, selon un communiqué du conseil d'administration de l'institution paru lundi.

"Totalement insoutenable". Selon le rapport annuel du FMI sur le cas grec, les équipes du Fonds jugent la dette grecque "totalement intenable" sur le long terme et appellent les Européens à en faire plus pour réduire l'endettement d'Athènes.

Ce sombre diagnostic compromet en principe la participation financière du FMI au plan d'aide accordé à la Grèce par les Européens en 2015, l'institution devant juger la dette d'un pays "viable" pour lui accorder des prêts.

"Certains directeurs avaient des opinions différentes". Appelés à donner leur avis lundi, les représentants des Etats membres du FMI se sont globalement ralliés à cette évaluation avec toutefois quelques réserves. "Certains directeurs (représentants de pays ou de groupes de pays, ndlr) avaient des opinions différentes sur la trajectoire budgétaire et la viabilité de la dette", indique ainsi le communiqué du conseil d'administration sans donner plus de précision. De même, sur la nécessité pour les Européens d'alléger la dette grecque, le communiqué révèle, en creux, certaines divergences de vue.

"La plupart des directeurs ont jugé (...) qu'un allègement de dette supplémentaire pourrait être requis pour rétablir la viabilité de la dette", assure le communiqué, laissant entendre que cet avis n'était pas partagé par tous. Tenant d'une ligne dure par rapport à Athènes, l'Allemagne s'est publiquement opposée à un nouvel allègement de la dette grecque et récuse tout diagnostic catastrophique sur les finances publiques du pays.

Unanimité sur les réformes nécessaires. Les divergences sont également apparues sur un point technique mais crucial. D'après le communiqué, "certains" pays membres du FMI continuent de plaider pour un excédent primaire grec (hors charge de la dette) de 3,5% du PIB, un objectif que le FMI juge peu réaliste.

En revanche, les membres du conseil d'administration du FMI se sont unanimement accordés à "exhorter les autorités (grecques) à accélérer la mise en place des réformes" tout en reconnaissant le "lourd prix" déjà payé par la population du fait de l'ajustement budgétaire imposé au pays depuis 2010.