Laurent Berger : le climat politique fait craindre "une année stérile" en 2017

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LE GRAND RENDEZ-VOUS - Le secrétaire général de la CFDT a regretté la tournure que prend le débat politique à quelques mois de l'élection présidentielle, loin des problématiques économiques est sociale.
INTERVIEW

"Je crains que cette année soit une année blanche, une année stérile". Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1 - Les Echos - iTÉLÉ, Laurent Berger a fustigé "le climat politique donné par les candidats ou présumés candidats à la présidentielle" et regretté que les "sujets qui méritent qu’on s’interroge" soient délaissés. En clair, les questions économiques et sociales.

Le secrétaire général de la CFDT a pointé "le climat politique donné par les candidats ou présumés candidats à la présidentielle. La crainte que j’ai, c’est qu’on ne soit pas sur les beaux sujets, les sujets qui méritent qu’on s’interroge sur ce qu’on veut faire de notre pays à l’avenir". "Il faut évidemment traiter les questions de sécurité, de guerres dans le monde, mais il faut surtout traiter les questions économiques et sociales en sortant des caricatures. Je crois qu’un certain nombre de politiques jouent avec le feu", a-t-il poursuivi.


Laurent Berger : "Je crains que cette année...par Europe1fr

"On n’a pas besoin de caricatures, de combats de coqs". Et Laurent Berger de dénoncer "tous ceux qui préfèrent se réfugier dans les questions qui alimentent les communautarismes, les rejets de l’autre, etc. : le burkini, c’est assez illustrant d’une incapacité à saisir les problèmes quand dans le même temps il y a des problèmes de politique industrielle dans certaines filières, des questions de pauvreté, de l’emploi". Pour le leader syndical, la priorité devrait plutôt "de faire ne sorte que la loi Travail s'applique", de favoriser "les plans de formations pour les demandeurs d'emploi", "l'aide à certaines filières en difficulté".

"On n’a pas besoin de caricatures, de combats de coq. On a besoin de perspectives", a ajouté Laurent Berger, avant d'évoquer des partis politiques qui "ne sont plus des courants de pensées" mais "des écuries" : "ils ne sont plus en capacité de produire des idées suffisamment pour se projeter dans l'avenir". Aux yeux du syndicaliste, le dernier venu sur la scène politique, Emmanuel Macron, ne se différencie d'ailleurs guère du reste du personnel politique : "ce matin des propositions, je n’en ai pas lu beaucoup dans le JDD", a-t-il déclaré, en référence à l'interview accordée par l'ancien ministre de l'Economie à l'hebdomadaire.