Emmanuel Mistrali est porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) à Air France. 0:35
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A.H.
L'augmentation de la rémunération d'Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, suscite la colère des salariés et des syndicats, à l'image du Syndicat national des pilotes de ligne.

Sur Europe 1 jeudi midi, le porte-parole du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) d'Air France Emmanuel Mistrali a expliqué les raisons de la colère des salariés après l'annonce de la hausse de 65% du salaire du PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, pour l'année 2015.

Une situation paradoxale. Si cette forte augmentation de la rémunération de leur dirigeant est contractuelle, et donc parfaitement légale, les salariés s'indigent du paradoxe de la situation. "Il y a une contradiction à juger que, d’une part, la situation économique de l’entreprise est suffisamment bonne pour justifier une augmentation de 65% de la rémunération du président quand, dans le même temps, elle est jugée suffisamment mauvaise pour demander de nouveaux efforts aux salariés", a regretté Emmanuel Mistrali. Dans le viseur du syndicaliste, le projet d'accord Perform 2020 remis par la direction et rejeté à l'unanimité mercredi par le SNPL, qui représente 65% des pilotes de l'entreprise. Ce projet prévoit notamment une baisse de leur rémunération. "Une incohérence évidente", s'agace Emmanuel Mistrali.

"Deux poids, deux mesures". Du côté d'Air France, on justifie cette hausse de salaire - fixé à 1 million d'euros l'an dernier - par les bons résultats obtenus par Alexandre de Juniac entre 2014 et 2015. Si le SNPL ne "conteste pas" ces bons chiffres, il rappelle qu'ils sont aussi "le fruit des efforts que tous les salariés ont fourni avec les différents plans de restructuration". Il y a, selon le syndicaliste, une politique du "deux poids, deux mesures". Le projet d'accord Perform 2020 reste ouvert à signature jusqu'au 2 mai. "La direction a voulu mettre une 'deadline' mais notre porte est toujours ouverte", assure Emmanuel Mistrali. "Nous avons des propositions sur la table."