La Zoé n'emballe pas les vendeurs auto

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Simon Ruben et Sophie Amsili , modifié à
ENQUETE - La recharge et le prix du véhicule électrique de Renault pourraient dissuader.

Dernier bébé de Renault, la Zoé débarque bientôt sur les routes de France. Cette voiture électrique, dont la version définitive est dévoilée jeudi au Salon automobile de Genève, doit redorer le blason de la marque au losange qui souffre d'un fort recul de ses ventes. Mais les vendeurs automobiles interrogés par Europe 1 se montrent peu confiants. A ce nouveau véhicule, ils reprochent des défauts de conception.

Comment recharger la batterie ? C'est le grand défaut de la Zoé : il est impossible d'utiliser une prise murale classique à 220 volts. La voiture électrique ne peut être rechargée qu'avec un modèle de prise adapté qu'on ne trouve que sur les bornes de voitures en libre-service à Paris. Hors de la capitale, il faut installer une borne de recharge chez soi pour 1.000 euros. "Le fait que la Zoé doive se brancher sur une prise spéciale, c'est un vrai frein à la vente", estime Guillaume Paoli, vendeur indépendant. Pour lui, "ça ne va pas être la déferlante, il ne va pas y avoir la queue dans les concessions Renault pour acheter la Zoé."

Et l'intérêt économique ? Alors que la voiture est vendue à 13.700 euros, la batterie doit, elle, être obligatoirement louée 100 euros par mois. Au final, "ce n'est pas moins cher qu'une voiture thermique. L'arbitrage est à peu près le même", poursuit Guillaume Paoli. S'appuyant sur des sondages réalisés par l'Ifop, le vendeur est cependant convaincu que les clients n'hésiteront pas à opter pour un véhicule électrique "quand elle sera aussi bien et moins chère qu'une voiture thermique." Plus tard donc.

Autonomie et puissance, des atouts ? Alors que les concessionnaires Renault ont fait remonter leurs inquiétudes à la direction, le groupe, lui, mise sur les deux points forts de la Zoé : son autonomie de 200 kilomètres sans recharge et sa puissance qui lui permet de rouler sur autoroute.