La tension reste forte entre grande distribution et industriels

Des agriculteurs contrôlent les prix dans un supermarché de Dol-de-Bretagne, après une manifestation contre la baisse des prix sur les produits agricoles.
Des agriculteurs contrôlent les prix dans un supermarché de Dol-de-Bretagne, après une manifestation contre la baisse des prix sur les produits agricoles. © DAMIEN MEYER / AFP
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Elisabeth Assayag et T.M. , modifié à
En pleine négociation, les industriels dénoncent la volonté de la grande distribution de toujours tirer les prix vers le bas.
ENQUÊTE EUROPE 1

L'appel à l'apaisement lancé par Stéphane Le Foll n'a rien changé. Entre les industriels et la grande distribution, la situation s'est encore envenimée. Avant même de commencer les traditionnels renégociations sur les prix, les enseignes demandaient déjà aux industriels des baisses de tarifs comprises entre 5% et 8% par rapport à l'année dernière. Or, beaucoup estiment que la guerre des prix dans les hypermarchés est allée beaucoup trop loin et tire tout le monde vers le bas. A force de vouloir toujours réduire les tarifs, les marges sont devenues trop faibles.

"Si ça continue comme ça, les industriels seront les éleveurs de demain". Alors que l'omerta est la plus totale, un industriel a accepté de témoigner au micro Europe 1. "Il y a une très, très forte tension sur les prix", confirme David Garbous, le directeur de la stratégie de Fleury Michon. "On sent que cette tension arrive dans une impasse dans la mesure où cette guerre des prix ne génère plus du tout de croissance aujourd'hui. Nous, on explique pourquoi on est plus chers. On fait en sorte d'améliorer la qualité de la consommation, donc il y a aussi une opportunité pour réconcilier les distributeurs, les consommateurs et les industriels, pour sortir par le haut de cette crise. Les industriels de l'alimentaire sont déjà en grande difficulté. Si ça continue comme ça, on sera les éleveurs de demain."

L'innovation est sans doute la clé pour s'en sortir. Selon les industriels, le consommateur est prêt à payer plus pour manger mieux.