La SNCF lance la filialisation de sa branche de fret ferroviaire

Le fret ferroviaire n'assure plus que 11% de transport de marchandises en France.
Le fret ferroviaire n'assure plus que 11% de transport de marchandises en France. © AFP
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avec AFP , modifié à
Fret SNCF, lourdement endetté, va être filialisé d'ici 2020, ce qui permettra à l'activité du fret français d'être recapitalisé plus facilement. 

La SNCF a annoncé lundi qu'elle lançait la filialisation de sa branche de fret ferroviaire, déficitaire et lourdement endettée, pour permettre sa recapitalisation et sa relance afin de "bâtir un plan d'affaires rentable".
Après une recapitalisation effectuée "au sein du groupe SNCF", Fret SNCF "serait dotée d'une personnalité juridique propre, société dont le groupe public ferroviaire détiendrait 100% du capital", a indiqué la direction dans un communiqué.

Rénovation des installations. Cette annonce survient quelques heures après que le Premier ministre Edouard Philippe a demandé à la ministre des Transports de préparer un nouveau plan de relance du fret ferroviaire, qui n'assure plus en France que 11% de transport de marchandises. Les actions envisagées comprennent notamment, selon le communiqué de la SNCF, "la nécessaire rénovation des installations dédiées au fret ferroviaire", "la sécurisation de sillons (créneaux de circulation, ndlr) de qualité pour le fret" et la "modération" des hausses de péages. Dans ce cadre, la SNCF envisage "une croissance des trafics (via une reprise de parts à la route), une réduction des frais généraux, une poursuite des gains d'efficacité industrielle, des innovations dans l'offre aux clients et dans l'exploitation que le fret ferroviaire doit continuer à aller chercher dans le digital".

Recapitalisation. Pour ce faire, elle doit assainir la situation de Fret SNCF, une activité déficitaire plombée par une dette de 4,3 milliards d'euros (sur les 7,9 milliards de la dette de SNCF Mobilités, la partie du groupe public à laquelle elle est rattachée). D'où une recapitalisation, jugée "nécessaire pour pérenniser l'activité de l'opérateur public de référence". Le projet de filialisation doit être soumis aux institutions représentatives du personnel et être approuvé par les autorités européennes. La direction, qui envisage la naissance de la nouvelle entité au premier semestre 2020, note que "la continuité des contrats de travail, que ce soit pour les salariés statutaires ou les salariés contractuels, sera assurée vers cette nouvelle personne morale".