La note de la dette grecque encore abaissée

L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé lundi de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de "B" à "CCC".
L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé lundi de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de "B" à "CCC". © Reuters
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avec agences , modifié à
L’agence de notation Standard Poor’s juge élevé le risque d’une restructuration de la dette.

La situation financière de la Grèce s'aggrave encore. L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé lundi de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de "B" à "CCC". Cette note a été assortie d'une perspective négative, l'agence Standard and Poor' s considérant que le risque de défaut de la Grèce dans les douze mois s'est encore accru.

La Grèce est donc désormais le pays doté de la plus faible note de crédit au monde. Le 9 mai, l'agence avait déjà dégradé la note de la Grèce de deux crans, à "B" contre "BB-", dans la catégorie des emprunteurs peu fiables.

A trois crans de la note D, la plus basse

Il semble de plus en plus probable qu'une restructuration de la dette grecque, par le biais d'un échange de titres ou d'une prorogation des échéances, soit imposée par les dirigeants européens, commente l'agence dans un communiqué.

La note grecque n'est désormais plus qu'à trois crans du "D", la note la plus basse attribuée par l'agence, qui appartient à la catégorie "défaut".

6,4 milliards d'euros d'économie en 2011

La Grèce avait pourtant fait des efforts. Pour obtenir un nouveau plan d'aide, le gouvernement grec avait promis de nouveaux sacrifices, prévoyant 6,4 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2011.

Le 3 juin dernier, le gouvernement annonçait avoir conclu "positivement" ses négociations avec les bailleurs de fonds du pays, que sont notamment le FMI et l'Union Européenne. En 2010, l'état grec avait déjà obtenu un prêt de 110 milliards d'euros.

Pour Trichet, la restructuration devra être "volontaire"

Lundi, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a réaffirmé que toute restructuration de la dette grecque devrait être "volontaire" et ne pas déclencher un "événement de crédit" ou un défaut de paiement, qui auraient des conséquences très néfastes.

Un "événement de crédit" désigne toute action sur les emprunts d'un Etat qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité de ce pays, avec le risque de conséquences en chaîne catastrophiques et de très lourdes pertes pour les banques détentrices d'obligations de ce pays.

Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette, via une "restructuration" de celle-ci. Un sommet européen est organisé les 23 et 24 juin à Bruxelles où sera notamment débattue la situation grecque.