La ministre Élisabeth Borne veut "trouver une façon de faire payer les poids lourds"

© Martin BUREAU / AFP
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A.D
La ministre chargée des Transports lance mardi les assises nationales de la mobilité. Ses propositions s'axent autour de l'amélioration des infrastructures existantes, de l'innovation et de la recherche de ressources nouvelles, a-t-elle indiqué au JDD.

Le gouvernement lancera mardi les Assises de la mobilité. Une concertation de trois mois, qui vise à définir les transports de demain en France et doit aboutir à un projet de loi au début de l'année 2018. Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, lancera ces assises avec le Premier ministre, Edouard Philippe. Elle a confié au Journal du dimanche quelle était sa vision.

L'innovation. La ministre assimile l'époque à une "veille de révolution" dans les transports. Ni celle des chemins de fer du XIXe, ni l'automobile du XXe, mais l’innovation du XXIe siècle se situe selon ses mots dans une constellation de facteurs qui "bouleversent la façon de se déplacer : auto-partage, covoiturage, vélos en libres services", auxquels elle ajoute le développement de la voiture électrique. Sa feuille de route consiste donc à "favoriser l'émergence de toutes ces nouvelles solutions".

Rénover et privilégier les transports du quotidien. Cette innovation ira de pair avec un accent mis sur les "transports de la vie quotidienne plutôt qu'aux grands projets d'infrastructures". C'est de cette manière qu'elle compte s'éloigner des anciennes feuilles de routes. "Nous devons faire des choix. Toutes les promesses faites par le passé en matière d’infrastructures lourdes représentent 10 milliards d'euros supplémentaires par rapport aux ressources disponibles sur le quinquennat. Nous sommes donc dans une impasse".

Une "pause" pour les grands projets. "L’entretien et l’amélioration de l’existant a souvent été abandonné au profit de projets nouveaux, et cela a parfois eu des conséquences dramatiques", enchaîne la ministre. Elle envisage donc, par exemple, le financement des travaux de routes nationales dégradées et de favoriser les TER plutôt que de lancer de nouvelles lignes grande vitesse. Le gouvernement a ainsi décrété une "pause" pour la vingtaine de grands projets en cours, dont les lignes TGV Bordeaux-Toulouse ou Canal Seine-Nord.

"Nouvelles ressources". Reste la question du budget, que la ministre qualifie "d'impasse". Si le budget 2018 prévoit une enveloppe gonflée de 200 millions d'euros pour les investissements, faisant grossir le budget de 2,2 à 2,4 milliards, cette augmentation ne résoudra pas le manque général de budget. Elisabeth Borne propose donc de lancer des pistes qui permettraient de récolter de nouvelles ressources "comme , par exemple, trouver une façon de faire payer les poids lourds qui transitent par notre réseau sans participer à son financement".