La légitimité de la "vot'action", la consultation interne des cheminots, remise en question

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Olivier Samain, édité par Anaïs Huet , modifié à
Le référendum interne lancé par les syndicats de cheminots, qui doit démarrer lundi et durer une semaine, fait polémique quant à sa crédibilité.

Le débat fait rage sur la légitimité de la "vot'action", la consultation des cheminots contre la réforme ferroviaire, lancée par les syndicats. Le vote va démarrer lundi 14 mai et se poursuivra jusqu'au lundi suivant, le 21 mai.

Avant même le début de la consultation, la polémique s'enflamme sur la valeur qu'aura le résultat de ce vote. Dans une interview accordée au Parisien vendredi, le patron de la SNCF Guillaume Pépy a estimé que le référendum interne n'aura "aucune" légitimité. En face, les syndicats misent sur une participation très forte des cheminots, et un résultat rejetant massivement la réforme.

 

Une organisation dans la précipitation. La bataille est déclarée et les syndicats y jouent une partie risquée. En effet, ils ont seulement trois jours - englobant qui plus est un week-end - pour mettre en œuvre leur consultation. Pour ce faire, ils ne recevront en plus aucune aide de la direction de la SNCF, notamment sur la fourniture par l'entreprise d'une liste d'émargement détaillant les noms, prénoms et emplois des 146.000 cheminots invités à voter dans toute la France. La solution finalement retenue a donc été de se munir de listes vierges, sur lesquelles chaque cheminot qui aura voté inscrira son nom, prénom, numéro de carte professionnelle et signature. Ces listes seront centralisées à Paris à l'issue du vote, et les syndicats les croiseront pour vérifier que chaque cheminot n'a voté qu'une fois.

Un syndicaliste interrogé par Europe 1 jeudi reconnaissait que la fiabilité de cette méthode était hautement perfectible. Mais si la participation est massive, et si le résultat exprime un rejet très large de la réforme, le but sera atteint, affirment les syndicats. Dès lors, le gouvernement ne pourra pas ne pas en tenir compte.

 

"J'accorde de la valeur à ce qui a été voté par le Parlement français"

Invité d'Europe 1 matin vendredi, Bruno Le Maire a été interrogé sur la valeur qu'il donnait à cette consultation : "j'accorde de la valeur à ce qui a été voté par le Parlement français qui représente le peuple et qui a décidé qu'il fallait faire cette réforme". "C'est ce qu'il y a de prioritaire en matière de transformation de la SNCF", a ajouté le ministre de l'Economie est des Finances.