La hausse du prix du tabac retardée

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Thomas Morel , modifié à
La hausse de 5 % décidée fin 2012 ne devrait pas s'appliquer avant l'automne prochain.

L'info. Le prix des cigarettes n'augmentera pas tout de suite. Selon des informations des Echos, l'exécutif envisagerait de reporter la hausse des taxes sur le tabac, prévue cet été, à l'automne. Décidée fin 2012, elle devrait entraîner une augmentation mécanique du prix du paquet de cigarettes de 5 % environ pour les consommateurs. Ce qui inquiète particulièrement les buralistes, qui connaissent depuis quelques mois une baisse forte de leurs ventes, et craignent désormais de mettre la clé sous la porte.

Prix du tabac et fiscalité. Le ministère du Budget a néanmoins tenu à préciser qu'une hausse aurait bien lieu en juillet, résultant de la hausse de la fiscalité sur le tabac. Mais l'augmentation effective du prix des cigarettes pourrait, elle, intervenir plus tard, dans la mesure où les fabricants ne se sont pas encore manifesté. La hausse de la fiscalité sur le tabac et celle du prix des cigarettes sont en effet deux choses différentes, bien que souvent associées. Si l'augmentation de la fiscalité relève d'une décision gouvernementale, celle du prix des paquets de cigarettes provient d'une décision des fabricants qui décident ou non de répercuter le montant du relèvement des taxes sur les prix de vente, pour conserver leur marges.Ces répercussions doivent ensuite être homologuées par le ministère pour devenir effectives.

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Un effondrement brutal. Entre 2004 et 2011, malgré les hausses régulières des prix, les volumes de vente de cigarettes sont toujours restés plus ou moins stables (de 54,9 milliards d'unités en 2004 à 54,1 2011). Depuis l'an dernier, en revanche, la baisse des ventes s'est accélérée. A tel point que, sur les trois premiers mois de 2013, les ventes se sont effondrées de près de 10 % par rapport au premier trimestre 2012. Les buralistes tirent donc la sonnette d'alarme : selon eux, une nouvelle hausse des prix déstabiliserait durablement le marché.

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Des hausses plus modérées. Pour éviter que le marché s'effondre brutalement, le gouvernement envisage donc d'éviter à l'avenir les augmentations de prix "coup de massue". La piste privilégiée serait plutôt de pratiquer des hausses plus modérées et plus fréquentes, ce qui permettrait de faire baisser la consommation de tabac progressivement sans que le chiffre d'affaires du secteur s'écroule et sans entraîner une explosion des trafics.