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Marguerite Lefebvre, édité par R.Da.
Pour limiter les excès, le gouvernement autorise désormais les hôpitaux à limiter la rémunération des médecins intérimaires.

Ils n'entendent pas se laisser faire. Certains médecins intérimaires sont payés à prix d'or pour effectuer des journées de vacation à l'hôpital, jusqu'à plus de 2.000 euros les 24 heures. Mais pour faire face à la surenchère, le gouvernement a décidé de plafonner ces indemnités par décret. Si certains hôpitaux l'appliquent déjà, les médecins intérimaires ne l'entendent pas de cette manière. Ils viennent de se constituer en syndicat et revendiquent déjà quelque 1.300 adhérents.

Une compensation à la précarité. Publié il y a six mois, le nouveau décret invite donc les hôpitaux à plafonner la rémunération des intérimaires à 1.400 euros brut pour 24 heures de vacation. Une mesure inacceptable pour Christine Dautheribes, la secrétaire générale du tout nouveau Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux. "Si, de manière arbitraire, on décidait de baisser votre rémunération, de 30 à 40%, tout simplement parce que l'on vous accuse d'être à l'origine du déficit, je pense que vous auriez à vous défendre !", fait-elle valoir auprès d'Europe 1. "On a la précarité comme tous les intérimaires : on n'a pas de congé maladie ni de congés formation. Le surplus que l'on a, par rapport à un temps plein, correspond à notre précarité", défend-elle encore.

Une surenchère qui pèse sur les finances. Sur leur tout jeune site internet, ces intérimaires ont créé une liste noire des hôpitaux qui appliquent le plafonnement, comme le centre hospitalier d'Auxerre. "On est blacklisté, mis au banc de ces intérimaires-là, qui préfèrent aller où ils sont mieux rémunérés. Pour moi, c'est indécent", dénonce son directeur, Pascal Gouin. "Certes, c'est l'offre et la demande, mais ça ne peut pas être n'importe quoi, ça ne peut pas être la course au 'toujours plus' dans un univers où tout est compté et où tout le monde doit faire des efforts", souligne-t-il.

À Auxerre, le salaire des médecins remplaçants compte pour la moitié du déficit annuel. Il est donc hors de question d'assécher encore un peu plus les caisses. Résultat : la direction a toutes les peines du monde à remplir les plannings, et sur 170 postes de médecins, une trentaine sont toujours vacants.