La Grèce crie à l’aide

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Athènes a demandé l'activation du mécanisme d'aide de l'UE et du FMI, "un besoin national".

La Grèce a fini par faire sa demande. Embourbée depuis plusieurs mois dans une grave crise financière et économique, Athènes s’est décidé vendredi à solliciter l'aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international. "Il est impératif que nous demandions l'activation du mécanisme", a dit le Premier ministre grec en direct à la télévision. C’est "un besoin national, et pour cette raison j'ai donné l'ordre au ministre des Finances de faire toutes les actions nécessaires", a-t-il poursuivi.

"Nos partenaires feront le nécessaire pour nous offrir un port sûr pour permettre de remettre notre navire à flot (...) et envoyer le message aux marchés que l'Union européenne ne joue pas et qu'elle protège l'euro", a affirmé Georges Papandréou.

La réponse de Bruxelles

Le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso a estimé vendredi à Lisbonne que la demande d'aide de la Grèce, accablée par une dette record, était une bonne chose pour "la stabilité de la zone euro". "La priorité est à présent à la préparation du programme d'ajustement sur lequel travaillent des équipes de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). C'est un travail complexe", a-t-il ajouté.

Le temps presse

Les marchés étouffent de plus en plus la Grèce et sa dette lui revient de plus en plus cher. Eurostat a revu à la hausse jeudi les estimations de déficit d’Athènes pour 2009. L'institution prévoit désormais qu'il s'établira à 13,6% contre 12,7% prévus jusqu'à maintenant. A la suite de cette annonce, l'agence de notation Moody's a décidé d'abaisser la note de crédit attribuée à la Grèce. Et ses taux d'obligations se sont alors envolés. Jeudi, pour trouver prêteur, le taux d'emprunt de la Grèce à dix ans était à 8,8%, presque trois fois plus que ce que paie l'Allemagne.

Le principe du mécanisme d'aide avait été décidé le 25 mars lors d'un sommet européen. La Grèce négocie avec l'UE et le FMI les modalités d'une aide de 40 à 45 milliards d'euros, destinée à lui permettre de mieux gérer une dette publique de 300 milliards d'euros. Le temps presse pour Athènes car le pays doit rembourser 8,5 milliards d'euros d'obligations le 19 mai et 39 milliards d'euros au total sur les douze prochain mois.

L'apport français

La contribution totale de la France s'élève à 6,3 milliards d'euros, un quota défini en fonction de la part que détient la Banque de France (21%) dans le capital de la Banque centrale européenne. Sur cette part, 3,9 milliards d'euros pourront être mobilisés au cours de l'exercice fiscal 2010, a indiqué Christine Lagarde mercredi.