La famille Peugeot répond à Montebourg

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S. C. avec AFP , modifié à
Selon Thierry Peugeot, la famille soutient unanimement Philippe Varin, le PDG du groupe.

La famille Peugeot ne compte pas encaisser les critiques sans broncher.Cible des attaques depuis l'annonce du plan de restructuration de PSA, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, a répondu jeudi aux piques d'Arnaud Montebourg, dans une interview parue sur le site du Figaro.

"Il y a des limites"

"C'est tout le groupe qui vit mal ces attaques et qui se sent visé", selon lui. "Il y a des mots que je n'ai pas aimés et qui ont été répétés: 'mensonge' et 'dissimulation'. Nous sommes prêts à accepter la critique mais il y a des limites", soutient-il.

Le groupe et la famille, qui en détient 25% du capital, ont été vigoureusement attaqués, d'abord par le président de la République lors de son intervention du 14 Juillet, puis par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

François Hollande, déclarant que le plan de restructuration était "en l'état inacceptable" et devait être "renégocié", s'est montré particulièrement virulent à l'égard de la direction du groupe, accusée de "mensonge", et d'avoir reporté l'annonce du plan à l'après-présidentielle. "Ce plan était déjà une rumeur il y a quelques mois, la direction de Peugeot a nié qu'elle était dans la réflexion de ce plan", a-t-il dit.

"Valeurs d'humanisme et de respect"

"Nous avons un vrai problème sur la stratégie de Peugeot, l'alliance avec General Motors, le comportement de l'actionnaire", a pour sa part déclaré Arnaud Montebourg. Ce dernier doit recevoir Thierry Peugeot jeudi prochain.

"Je comprends que (les suppressions de postes annoncées) puissent choquer au sein de l'entreprise, du gouvernement et dans l'ensemble du pays", a admis Thierry Peugeot. Mais "nous avons des valeurs d'humanisme et de respect qui seront appliquées dans la mise en oeuvre du plan", a-t-il assuré.

Soutien à Varin

"Il n'y a pas de dissension au sein de la famille. Il y a l'unanimité totale. Et le conseil de surveillance a clairement exprimé son soutien à Philippe Varin, début juin", a-t-il assuré. La famille Peugeot, qui détient 25% du capital, "n'a jamais été contre une alliance" avec un autre constructeur, a-t-il ajouté.

Et de s'inquiéter pour l'avenir du groupe PSA. Depuis l'annonce jeudi dernier d'une vaste restructuration des activités du groupe en France, dont la fermeture du site d'Aulnay, le cours de l'action a chuté. "C'est une situation qui est dangereuse. La capitalisation boursière aujourd'hui de 2,3 milliards d'euros est extrêmement faible et n'a rien à voir avec les capitaux propres de l'entreprise", explique t-il.