La double facture du chauffage électrique

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Sophie Amsili , modifié à
Une étude de l'UFC-Que Choisir dénonce des surcoûts payés par l'ensemble des Français.

Le chauffage électrique coûte cher, et pas seulement à ses utilisateurs. 30% des Français en sont équipés, bien plus que chez nos voisins, mais d'après une étude de l'UFC-Que Choisir publiée mardi, c'est l'ensemble de la population qui subit "l'impact économique désastreux" de ce mode de chauffage. L'association de consommateurs, qui a reconstitué les coûts de production et de transport du chauffage d'électrique, dénoncent des surcoûts "importants", "intolérables" et "invisibles", supportés par tous.

Pourquoi des surcoûts ? L'électricité ne pouvant être stockée, la France a dû doubler la taille de son parc de production pour être en mesure de répondre aux pics de demande, souligne l'UFC-Que Choisir. Conséquences : des centrales nucléaires supplémentaires, mais aussi le recours à des énergies fossiles, comme le gaz et le fioul, "extrêmement coûteuses à utiliser et polluantes".

Qui paie ? "Si les consommateurs qui utilisent le chauffage électrique assumaient seuls les surcoûts qu’il induit, ils paieraient 12 % de plus le kilowattheure que les autres à coût constant et jusqu’à 80% si on intègre les coûts de renouvellement du parc de production", avance l'association de consommateurs. Or, la réalité est bien différente : "les consommateurs de chauffage électrique ont une facture allégée de 8 % par rapport à ce qu’ils devraient réellement payer tandis que les autres ménages sont, eux, surfacturés de 2 %. " En clair, ce sont surtout les autres consommateurs qui financent les surcoûts.

Un "New Deal" énergétique, la solution ? A deux jours du lancement du débat sur la transition énergétique, l'UFC-Que Choisir, qui précise ne pas y avoir été conviée, veut faire entendre sa voix. Elle appelle au lancement d'un "véritable 'New Deal' énergétique", via deux dispositifs : "muscler les politiques incitatives" sur les travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique des logements et mettre en place des aides financières aux propriétaires. Le chemin est encore long : d'après l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), 80% des logements construits en 2009 étaient équipés de chauffage électrique.