La crise italienne fait peur aux marchés

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Sophie Amsili , modifié à
La Bourse de Milan recule depuis l'annonce du départ de Monti et du retour de Berlusconi.

La crise politique italienne fait trembler les marchés. L'annonce de la démission prochaine de Mario Monti, président du Conseil italien, et celle, simultanée, du retour de Silvio Berlusconi sur la scène politique, n'est pas pour enthousiasmer les investisseurs internationaux. Plongée dans le rouge depuis son ouverture, la Bourse de Milan s'enfonçait toujours de plus de 3% à la mi-journée. Les banques italiennes souffrent particulièrement : les plus importantes du pays, UniCredit, Intesa Sanpaolo et Banca Monte Dei Paschi Di Siena, chutent d'environ 6%.

Inquiet de voir les craintes sur la zone euro ressurgir, le reste du continent fait également grise mine : Francfort et Paris reculent d'environ 0,30%, Londres de 0,15% et Madrid de 1,30%.

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Les taux d'emprunt s'envolent

 La perte de confiance dans l'avenir de l'Italie se fait également sentir sur le marché de la dette : les taux d'emprunt se sont envolés de plus de 6% à 4,80%, contre 4,525% vendredi soir. Même l'Espagne en pâtit : ses taux progressent de plus de 2% à 5,56%.

 

Affilié à aucun parti politique, Mario Monti, qui fut professeur d'économie et commissaire européen en charge du Marché intérieur puis de la Concurrence, a été mené au pouvoir pour restaurer les finances ainsi que la crédibilité de l'Italie après trois années de règne du Cavaliere. Le régime d'austérité qu'il a aussitôt mis en place lui a coûté sa popularité mais a rassuré à l'étranger, et notamment dans le reste de la zone euro. La perspective de voir cet austère technocrate remplacé par l'exubérant homme d'affaires laisse craindre un regain de défiance pour une Italie encore fragile.