La CGT-Transports dénonce une première "faillite" parmi les "cars Macron"

La CGT-Transports dénonce mercredi la "faillite" de l'autocariste français Megabus.
La CGT-Transports dénonce mercredi la "faillite" de l'autocariste français Megabus. © REMY GABALDA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
C'est un mauvais timing pour Emmanuel Macron. Alors qu'il a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 mercredi, voici que ses "cars Macron" sont maintenant remis en cause. 

La CGT-Transports a dénoncé mercredi la "faillite" de l'autocariste français Megabus (plus de 170 salariés), une première illustration des "effets de la loi Macron" libéralisant le transport longue distance par autocar, selon la fédération.

"Un gâchis financier". "Les cars Macron sentent le sapin", écrit la fédération syndicale dans un communiqué publié quelques minutes après l'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Économie, à l'élection présidentielle. Les 175 salariés de Megabus.com France, "en faillite et cessation d'activité", "subissent de plein fouet les effets de la loi Macron" de 2015, assure la CGT. "Loin des espérances de développement de ce nouveau marché low-cost, nous assistons à un véritable gâchis financier où l'argent public est déversé dans un puits sans fond", selon la fédération.

Les salariés vont payer l'addition. La CGT cite l'exemple de Transdev, filiale de la Caisse des Dépôts et "instigateur de la loi Macron", qui "étudie sérieusement l'abandon de ses propres lignes les plus déficitaires". Du côté de Ouibus, filiale de la SNCF, "plusieurs centaines de millions ont déjà été investis en pure perte", poursuit la CGT. "C'est bien la démonstration que cette ultra-concurrence via la guerre des prix à 4 centimes du km, où les utilisateurs ne paient pas le juste prix, n'a que trop duré", conclut-elle en s'interrogeant: "Qui paiera l'addition au final si ce n'est les salariés ?"

Plusieurs entreprises concernées. Ceux de Megabus France, filiale du groupe britannique Stagecoach, vont de leur côté être prochainement "mis au chômage", a déploré mercredi dans un communiqué une intersyndicale CGT-Unsa-CFDT. L'été dernier, Stagecoach a vendu "l'activité commerciale et marketing" de l'autocariste français à son concurrent allemand Flixbus pour "26 millions de livres", relate à l'AFP Natasha Pinçon, représentante du personnel. Megabus a alors poursuivi son activité en France en tant que sous-traitant de Flixbus, son unique client. Mais ce dernier a mis fin au contrat quelques semaines après, précipitant la cessation d'activité du transporteur, selon la représentante. Le groupe allemand "a racheté notre activité sans reprendre les salariés (en violation de la loi)", accuse l'intersyndicale.

Un plan de sauvegarde réclamé. Les salariés, qui rencontraient leur employeur mercredi, réclament un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) avec un "reclassement pour tous les salariés" et "une indemnisation (du) préjudice subi". Quinze mois après son ouverture, le marché du transport de passagers par autocars enregistre un net succès commercial, mais la guerre des prix a précipité la concentration du secteur et les créations d'emplois restent limitées (1.350 selon l'Arafer, le régulateur du rail et de la route).