La CGT perd du terrain chez les fonctionnaires

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ÉLECTION- S’il reste en tête, le syndicat a perdu près de 2,3 points au profit de FO et de l’Unsa. La faute à Lepaon ?

Les élections professionnelles organisées dans la fonction publique pour désigner les représentants syndicaux étaient le scrutin de tous les dangers pour la CGT. Le syndicat, empêtré dans l’affaire Leapon, redoutait d’en payer le prix dans les urnes. Dans un premier temps, il n’en fut rien : la CGT a rapidement claironné qu’elle conservait sa première place. Sauf que les résultats détaillés sont tombés mardi et, s’ils confirment que la CGT est bien arrivée en tête, ils montrent aussi qu’elle perd des points.

Le trio CGT – CFDT – FO en tête. Selon les données transmises mardi par le ministère de la Fonction publique, chez l'ensemble des agents (Etat, Territoriale et Hospitalière), la CGT est arrivée en tête avec 23,1%, suivie par la CFDT (19,2%) et Force Ouvrière (18,6%). Suivent ensuite l’Unsa, la FSU, Solidaires et enfin la CFTC puis la CGC.

Si ces résultats confortent la première place de la CGT, ce que le syndicat n’a pas manqué de souligner dès le lendemain du scrutin, la situation est moins rose si on regarde l’évolution de ces résultats : la CGT est le syndicat qui recule le plus, avec un score en baisse de 2,3 points.

Et pendant ce temps-là, à la CGT… Ces résultats laissent penser qu’il y a bien eu un effet Lepaon sur ce scrutin. Il faut dire que la CGT est en pleine zone de turbulence : son numéro un, Thierry Lepaon, est la cible de critiques après une cascade de révélations le visant. Ont notamment été pointées  du doigt les dépenses de rénovation de son appartement de fonction (105.000 euros), celles pour la rénovation de son bureau (62.000 euros), et enfin la prime de départ que lui a octroyé la CGT-Normandie (31.000 euros) alors qu'il restait au sein du syndicat.

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Ces révélations ont mis Thierry Lepaon sous pression mais ce dernier a résisté et est resté en place. Mais pour combien de temps encore ? Réunie mardi, la direction élargie de la CGT a fait le point sur la situation et a enregistré la démission de son trésorier, Eric Lafont. Ce dernier avait validé les dépenses de rénovation et a donc proposé de quitter son poste. Le sort de Thierry Lepaon n’est, lui, pas encore tranché : fragilisé, il ne faisait déjà pas l’unanimité en interne et avait été élu de justesse en 2012, certains allant jusqu’à le présenter comme un secrétaire général par défaut. Il n’est donc pas sûr que le secrétaire général conserve sa place après la convocation du "parlement" de la CGT, le Comité confédéral national, prévue pour janvier 2015.

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