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M.B. , modifié à
Pour François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, Paris ne pourra peser au niveau européen que si elle respecte ses engagements en termes de déficit.
INTERVIEW

Cela fait des années que la France s'y engage, sans jamais y parvenir. Faire passer le déficit sous la barre des 3% du PIB est pourtant "une nécessité impérative", a martelé, mardi sur Europe 1, François Villeroy de Galhau. Le gouverneur de la Banque de France a donc lancé un avertissement aux candidats de la primaire à droite, qui ont indiqué ces derniers temps qu'ils ne respecteraient pas cet objectif.

La droite laisse filer le déficit.François Fillon par exemple, pourtant pas vraiment connu pour être un amateur de Keynes, prévoit dans son programme de creuser le déficit à 4,7% en 2017, puis 4,5% l'année suivante. Il faudrait attendre 2020 pour que Paris respecte (enfin) la règle d'or en matière de déficit. Nicolas Sarkozy, quant à lui, promet d'importantes baisses d'impôt, qui repoussent d'autant le moment où la France tiendra son objectif budgétaire. "Baisser les impôts est une volonté très légitime", reconnaît François Villeroy de Galhau. "Mais la condition c'est de baisser simultanément les dépenses" publiques.

Paris affaibli. Pour le gouverneur de la Banque de France en effet, abandonner l'objectif des 3% affaiblirait Paris sur la scène européenne. "Nous sommes au pied du mur, c'est au pied du mur qu'on juge le maçon. Tous nos partenaires européens nous attendent là-dessus. C'est la condition de notre crédibilité en Europe", explique-t-il. Selon lui, il faut mettre en oeuvre des réformes pour tenir les engagements budgétaires, ce qui permettrait également de stimuler la croissance.

Des réformes. Le haut fonctionnaire préconise notamment de simplifier "au maximum la vie des entrepreneurs", d'organiser des négociations au plus près des entreprises, dans la lignée de ce que prévoit la loi Travail, de développer l'apprentissage et de réduire le coût des services publics. "L'objectif de 2,7%" de déficit en 2017, ainsi que promis par le gouvernement socialiste, "est possible", estime François Villeroy de Galhau.