L'Union européenne dans tous ses états

© REUTERS
  • Copié
Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Au bord de la crise, les 27 se réunissent dimanche pour un sommet aux allures de dernière chance.

A Bruxelles, le double sommet européen sur la crise de la dette souveraine prévu dimanche et mercredi s’annonce houleux. Depuis plusieurs mois, les dirigeants de l'Union européenne ont les nerfs à vif. Derrière les phrases assassines et les divergences, une question, centrale : quel avenir pour l’UE ? Faut-il revoir les traités et simplifier les prises de décision ?

Latins contre Nordiques

La crise de la dette a mis à rude épreuve la cohésion de l'Europe. Au sein des 27 membres de l’Union européenne, deux clans s'affrontent : les "Latins" qui affichent les dettes les plus élevées et les "Nordiques", riches et peu enclins à payer. Le premier réunit les Italiens et les Espagnols, rangés derrière la France. Le second unit les Pays-Bas et la Finlande, ralliés à la cause de l'Allemagne. Deux positions "résumés" en une phrase, par Olli Rehn, commissaire finlandais en charge des Affaires économiques : "il y a le Nord, où il y a une certaine fatigue à vouloir aider, et le Sud, où il y a une certaine fatigue à poursuivre les réformes nécessaires".

Les Etats non membres de l’euro exclus

Les autres Etats se sentent, eux, exclus. A commencer par ceux non encore membres de la zone euro. La Pologne, par exemple, qui préside les réunions ministérielle de l'UE, vit très mal cette situation.

Plusieurs objectifs sont fixés pour ce double sommet de Bruxelles : régler les modalités de l'aide financière à la Grèce, au bord de la banqueroute, finaliser les modalités d'action du fonds de secours européen, et renforcer les banques de l'UE, dont les actifs sont plombés par les titres de dettes souveraine émis par la Grèce, l'Italie et l'Espagne. "Tout le monde est d'accord sur les actions à mener, le problème est comment le faire et là, plus personne n'est d'accord", a résumé un négociateur sous couvert de l'anonymat.

La zone euro est en train de renvoyer à l'extérieur une image "désastreuse" du fait de ses difficultés à prendre des décisions pour régler la crise de la dette et ses divisions, a prévenu vendredi le chef de file des ministres des Finances de l'Union monétaire, Jean-Claude Juncker.

"L'Union européenne met son histoire en jeu"

"Jamais l'Union européenne n'a été autant menacée, jamais l'épreuve de vérité n'a été aussi brûlante", a- mis en garde François Fillon, vendredi soir, devant la communauté française établie à Séoul. Pour le Premier ministre, "l'Union européenne met son histoire en jeu" : "l'alternative est simple: ou bien les égoïsmes prennent le dessus et la grandeur du projet européen rejoint les oubliettes de l'Histoire (...) ou bien nous sommes capables d'affirmer notre attachement à cet héritage historique".