L'UE au chevet de la Grèce

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les dirigeants de la zone euro se réunissent jeudi pour étudier une éventuelle aide

Un sommet informel réunit jeudi les chefs d’Etat à Bruxelles. Les ministres des Finances de la zone euro s'étaient réunis mercredi par téléconférence pour en parler. La question avait déjà été débattue mardi au Parlement européen. Les préparatifs en vue d'un plan d'aide de l'UE s'accélèrent car du point de vue européen il faut mettre un terme aux spéculations sur les marchés financiers contre la Grèce et l'euro, en envoyant un message rassurant. Même l'Allemagne, qui jusqu'ici paraissait la plus réticente à aider la Grèce pour ne pas créer un précédent et donner l'impression d'une "prime" aux mauvais élèves de la zone euro, a commencé à changer son fusil d'épaule.

Comment aider la Grèce ?

Un sauvetage par la Banque centrale européenne n’est pas possible. Techniquement, les pays de l'Union européenne doivent tenir compte de l'article 123-1 du traité de Lisbonne, qui interdit en principe à un Etat membre de venir en aide à un autre. Mais certains pays européens pourraient octroyer des prêts bilatéraux à Athènes ou échelonner la dette grecque. Des prêts de la Banque Européenne d'Investissement et le versement anticipé de subventions européennes, dont la Grèce est un gros bénéficiaire, sont également envisageables.

Une intervention du FMI ?

Autre possibilité : l’intervention du Fonds monétaire international. Mais ce scénario est loin de faire l’unanimité. Certaines sources le jugent " humiliant" et estime qu’il entamerait "crédibilité" européenne. Un conseiller du ministère des Finances grec a pour sa part déclaré mercredi que la Grèce ne se tournerait pas vers le Fonds monétaire international (FMI), ajoutant qu'Athènes devrait être en mesure de surmonter ses difficultés au sein du cadre européen.

La Grèce n’est pas seule

La Grèce traverse actuellement une crise financière sans précédent, qui avait éclaté avec l'annonce en octobre, après l'arrivée des socialistes au pouvoir, que le déficit public s'élèverait à la fin 2009 à 12,7% contre 3,7% prévus au début de l'année. La dette publique représente 112,6% du PIB.

20 des 27 pays de l'UE sont sous le coup d'une procédure pour déficit excessif de la part de Bruxelles. Le Pacte de stabilité européen fixe en principe la limite annuelle des déficits publics à 3% du Produit intérieur brut, pour chaque pays. Et la dette publique ne doit pas dépasser 60% du PIB. En Espagne, le déficit public estimé pour 2009 s’élève à 11,2% du PIB et la dette publique à 54,3%. En France, le déficit public estimé pour 2009 est à 8,3% du PIB avec une dette publique représentant 76,1% du PIB.

La colère monte

Plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté mercredi dans les grandes villes de Grèce, lors d'une journée de grève contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement socialiste en réponse à la crise financière.