L’Etat cherche encore à économiser 5 à 7 milliards par an

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Alexis Toulon et Martial You
Afin de diminuer le déficit public sans augmenter les impôts, le gouvernement va resserrer sa ceinture d’un nouveau cran.

La croissance n’est pas au rendez-vous et, asphyxiés par les impôts, les Français consomment moins, si bien que la TVA ne remplit pas les caisses. Cette année, il manque 11 milliards d’euros de recettes par rapport à ce qui était attendu dans le budget initial. L’effort de contraction budgétaire va donc se poursuivre dans les années qui viennent. Le gouvernement cherche à dégager 5 à 7 milliards d’euros d’économies par an d’ici 2017 pour respecter ses engagements européens. Résumé des principales pistes.

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Changer les habitudes. Jean-Marc Ayrault réunit mercredi un comité interministériel de modernisation de l'action publique afin de faire la chasse au gaspillage de deniers publics. Une des pistes envisagées concerne la chirurgie ambulatoire. Se faire opérer de l’appendicite, d’une hernie, de la cataracte sans passer une nuit à l’hôpital n’est pas fréquent en France, à peine quatre fois sur dix. Pourtant si une fois sur deux la personne rentrait directement chez elle, l’Etat économiserait un milliard d’euros. Cette pratique est particulièrement développée dans les pays scandinaves.

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Mutualiser les dépenses. La quête d’économies passe aussi par une meilleure utilisation des ressources disponibles. Matignon compte par exemple concentrer les directions informatiques de l'Etat. Actuellement il y a 130 "data centers" utilisés pour faire fonctionner le numérique de l’Etat qui coûtent la bagatelle de 2 milliards d’euros pas an. En réduisant leur nombre de manière à optimiser leur utilisation, le gouvernement peut gagner entre 500 et 800 millions d'ici 2020. Par ailleurs, les collectivités locales ne centralisent pas la gestion des ordures ménagères, or cela représente 500 millions d’économies potentielles.

Rogner sur les aides publiques. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Plutôt que de prélever plus sur les entreprises, l’Etat va réduire certaines de ses aides jugées inefficaces ou qui font doublons avec d’autres dispositifs. A la clef : un milliard d’euros selon les estimations du gouvernement qui fait toujours l’inventaire des aides sur lesquelles rogner.

Simplifier l’administration. Le choc de simplification n’est pas seulement une bonne idée pour faciliter le quotidien. Il représente également un moyen d’économiser quelques millions. Le gouvernement souhaite par exemple mettre son nez dans les universités. Il y a actuellement 1.800 Licences différentes, l’idée serait de les réduire à 45 pour économiser du temps de gestion administrative et donc la dotation de l’Etat.