L’affaire Renault vire à l’"escroquerie"

Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, parle d'une "possible escroquerie au renseignement".
Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, parle d'une "possible escroquerie au renseignement".
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avec agences , modifié à
L’affaire d’espionnage s’oriente vers une "possible escroquerie au renseignement", selon le procureur.

Les accusations d’espionnage industriel avancées par Renault virent en une "possible escroquerie au renseignement", selon les mots du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin. La piste de l'espionnage n'est toutefois pas complètement écartée, de même que "le scénario d'une déstabilisation", a toutefois tempéré l’homme de loi.

Les cadres n’avaient pas de comptes à l’étranger

"Les comptes bancaires imputés aux cadres de Renault (à l’étranger, ndlr) n'existent pas", a-t-il assuré. Le procureur a ainsi confirmé que les demandes d'entraide avec la Suisse et le Liechtenstein ont montré que les cadres licenciés par Renault ne disposaient pas de comptes dans ces pays. Et c’est "ce qui nous a permis, sans doute dans un délai extrêmement court, de renoncer à un certain nombre d'hypothèses, notamment à celle qui était avancée dans la plainte initiale de la société Renault", a-t-il expliqué.

Le licenciement d'un autre cadre un an auparavant début 2010 pour des motifs similaires a également mis la puce à l'oreille des enquêteurs, a indiqué le procureur. Il avait été licencié après avoir été accusé d'avoir un compte ouvert au nom de jeune fille de sa femme dans une banque grenobloise. "Là aussi, les investigations ont montré que ce cadre n'avait pas de compte à la banque postale de Grenoble", a précisé Jean-Claude Marin.

Des excuses à ses cadres licenciés

Suite à la déclaration du procureur de la République de Paris, le groupe automobile a présenté lundi ses "excuses" et ses "vifs regrets" aux trois cadres "mis en cause à tort" dans le scandale d'espionnage industriel présumé.

L’enquête préliminaire, ouverte en janvier, n’a réuni aucun élément à l'appui des accusations d'espionnage au profit d'une puissance étrangère avancées par Renault.

Le responsable du service de sécurité de Renault a été mis en examen dimanche pour "escroquerie en bande organisée" et placé en détention comme l'avait réclamé le parquet.