La "réponse" de Juniac pour faire redécoller Air France

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INTERVIEW E1 - Le PDG d'Air France était l'invité du Club de la presse vendredi. Il a détaillé sa méthode pour redresser la compagnie aérienne.

Après des années de pertes, Air France a commencé à redresser la barre en 2014. Certes, la compagnie aérienne a enregistré 198 millions d'euros de pertes nettes mais elle aurait été dans le vert si elle n'avait pas vécu une grève de ses pilotes, qui a couté 425 millions d'euros. Air France va donc mieux, mais elle a pris du retard face à la concurrence. Comment la compagnie aérienne compte-t-elle rebondir ? Invité d'Europe 1 vendredi, son PDG Alexandre de Juniac a détaillé sa méthode, un plan "en trois volets".

14.01.Air.France.aviation.avion.STEPHANE-DE-SAKUTIN-AFP.1280.640

Aller chercher les nouveaux clients là où ils sont et monter en gamme. Si Alexandre de Juniac reste optimiste, c'est parce que "la croissance existe dans notre métier, il y a de plus en plus de passagers dans le monde. C’est vrai qu’ils sont davantage en Asie donc on va aller chercher cette croissance en Asie en concluant des partenariats avec de grandes compagnies asiatiques. Et en proposant le plus beau produit du monde et cela, on sait le faire : on a investi un milliard pour avoir la plus belle classe affaire, la plus belle Premier, la plus belle classe économique. Nos passagers considèrent que c’est deux fois mieux qu’avant".

Le PDG d'Air France est d'autant plus confiant que le premier marché en croissance aime la France : Paris reste la première destination des touristes chinois. Or la compagnie aérienne française a un atout : "vous savez qu’Air France est la marque française qui a la deuxième plus grande notoriété mondiale, après L’Oréal. C’est formidable comme avantage. Il faut être fier de cette compagnie, c’est un fleuron", a-t-il souligné.

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Développer Transavia pour reconquérir l'Europe. Longtemps considéré comme l'une des meilleurs compagnies aériennes, Air France a désormais une offre de moyenne gamme, concurrencée par les compagnies du Golfe pour sa clientèle fortunée et par les low cost pour le bas de gamme. Air France a donc décidé de se repositionner sur le haut de gamme pour mieux lutter contre ses concurrents, mais cette offre "premium" reste néanmoins limitée aux voyages d'affaires et à une clientèle fortunée.

Pour les autres, Air France compte donc développer le low cost via sa filiale Transavia. "Pour nous, Transavia, c’est l’accès au marché européen qui est actuellement contrôlé à 45% par les low cost. Donc il faut qu’on aie l’outil pour cela", a souligné Alexandre de Juniac, avant d'ajouter : "On ouvre six nouvelles routes au départ d’Orly : on sera la première low cost au départ d’Orly en 2015. Les miles que vous pourrez gagner sur Air France, vous pourrez les dépenser sur Transavia".

Gagner en compétitivité. Troisième axe de la feuille de route du PDG d'Air France : devenir plus compétitif, un chantier déjà entamé en 2012. "On a lancé le plan Transform. Trois ans d’efforts, les 100.00 salariés se sont mobilisés comme jamais, on leur a demandé des efforts, des sacrifices considérables : ils ont renoncé à deux semaines de congés, on a raccourci les pauses repas. Tout le monde a fait des efforts. (…) Ils se battent tous les jours pour cette compagnie", a rappelé Alexandre de Juniac.

Et ce n'est visiblement pas fini : "on va engager avec les organisations professionnelles des négociations pour améliorer la productivité et réduire les coûts. Ca veut dire travailler plus et différemment", a-t-il déclaré.

Reste un dossier très sensible, celui des pilotes de lignes. "Les pilotes ont fait des efforts, on est en train de les convaincre de terminer pour faire les 20% qu’on avait demandés aux autres. Et ils ont par ailleurs, il ne faut pas l’oublier, énormément transformé leur métier. En cinq ans, ils ont fait une révolution dans les cockpits", a rappelé Alexandre de Juniac. Avant de reconnaître que ce dossier est loin d'être clos.

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Le Club de la Presse avec Alexandre de Juniac...par Europe1fr