Jean-Claude Trichet : "Nous payons le prix de six mois d’erratisme"

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B.W. , modifié à
Ancien président de la Banque centrale européenne et invité d'Europe 1, Jean-Claude Trichet estime que le gouvernement d'Alexis Tsipras a brisé une confiance essentielle pour négocier avec les créanciers du pays.
INTERVIEW

Les dirigeants de la zone euro se réunissent dimanche pour discuter des propositions de la Grèce, mais les discussions s'annoncent déjà difficiles. Devant la menace d'un Grexit, l'ancien président de la Banque centrale européenne estime sur Europe 1 que "nous payons tous le prix de six mois d’erratisme avec des positions extrêmes, des insultes, des référendums décidés en bloquant la négociation". "Tout cela est d’une extraordinaire difficulté parce que la confiance a été très largement détruite", estime l'ancien banquier, pour le responsable est le gouvernement grec.

Le gouvernement Tsipras pointé du doigt. "Le gouvernement grec a cassé cette confiance" avec ses partenaires européens, a déclaré Jean-Claude Trichet. "Avant l’arrivée de ce gouvernement", rappelle-t-il, "on avait un pays qui, grâce à des efforts énormes de sa population, le FMI prévoyait une croissance de +2,5% et l’année prochaine de +3,7%".

Sur le référendum du week-end dernier, Jean-Claude Trichet estime qu'on "a oublié qu’il faut respecter la démocratie grecque, mais qu’il en a 18 autres". Parmi les membres de la zone euro, "il y a aussi beaucoup de problèmes. Certains pays sont plus pauvres et ont des pensions inférieures à celles de la Grèce. Et ils ont déjà aidé considérablement" Athènes. "D’autres se sont fait insulter ce qui n’est jamais très habile lorsque l’on négocie", a-t-il conclu.