Jacques-Antoine Granjon : "Le numérique a été un outil formidable de croissance"

© BERTRAND GUAY / AFP
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A.D
Le PDG de "Ventes privées" encourage à l'entrepreneuriat. Partant de son propre exemple, il explique qu'il a fallu une vingtaine d'année pour faire de son entreprise un poids lourd.
INTERVIEW

En vingt ans, sa PME est devenue grande. Jacques-Antoine Granjon, PDG et créateur de Ventes privées, était l'un des invités de l'émission anniversaire de C'est arrivé cette semaine. Il a évoqué sa vision de l'entreprise au micro d'Europe 1.

"Une Europe qui soit viable". Il ne se revendique pas de ceux qui demandent des baisses de charges aux politiques. "Ce qui m’intéresse, c'est comment les entreprises vont pouvoir créer de la richesse pour protéger le modèle social français, qui est unique au monde." Un modèle aujourd'hui partiellement remis en cause dans la sphère politique. "Les patrons sont là pour créer des aventures dans les entreprises, pour qu'elles soient profitables évidemment, mais la profitabilité, ce n'est pas que ça. Une entreprise, c'est de la diversité. Ventes privées est une société européenne et ce que j'attends des hommes politiques, c'est qu'ils créent une Europe qui soit viable et qui soit en face des grands blocs que sont les Etats-Unis, la Chine, etc."

"L'éducation doit se remettre en cause". Pour évoquer les 20 ans derrière années dans le monde des entreprises françaises, Jacques-Antoine Granjon prend son propre exemple : "J'avais une entreprise de gros qui faisait 15 millions d'euros de chiffre d'affaires. Quinze ans après, elle fait 3 milliards, elle est dans 13 pays, elle emploie 4.500 personnes. Le numérique a été un outil formidable de croissance". Lui n'entre pas dans le débat de savoir si le secteur du numérique a créé plus de postes qu'il n'en a détruit. "Il crée des emplois nouveaux. L'éducation est fondamentale, tout comme les écoles de développeurs sont fondamentales. L'éducation doit se remettre en cause aussi."

"Ça part petit et c'est possible". Il est d'ailleurs allé à la rencontre de lycéens à Créteil, la semaine passée, avec Xavier Niel : "Ils ont compris qu'il y avait des aventures entrepreneuriales." Le regard sur l'entreprise et les start-up a changé. "Ce qui est intéressant, c'est d'expliquer que ça part toujours d'une idée" qui émerge "sur un coin de table et qu'on ne devient pas gros tout de suite. Quand vous dites aux gens, ça part petit et c'est possible, vous leur donnez de l'énergie pour éventuellement le faire."