ISF: le rapporteur macroniste du budget souhaite taxer certains produits de luxe

La réforme de l'ISF voulue par Emmanuel Macron crée la polémique.
La réforme de l'ISF voulue par Emmanuel Macron crée la polémique. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans une interview au Parisien, le député LREM Joël Giraud appelle de ses vœux une correction de la réforme de l'ISF.

Les yachts vont-ils sortir de l'assiette de l'ISF ? Après l'annonce de la transformation de l'impôt de Solidarité sur la Fortune, le député LREM Joël Giraud, rapporteur du budget, a jugé souhaitable vendredi de "revoir" certains aspects de la réforme afin de taxer certains produits de luxe, comme les yachts, les jets privés ou les chevaux de course. Une polémique qui crée quelques remous au sein de la majorité

"Un yacht, c'est m'as-tu-vu". La réforme de l'ISF, prévue dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2018, va permettre "de réinjecter des liquidités dans l'économie" mais doit être corrigée concernant certains aspects, assure Joël Giraud dans une interview au Parisien. "Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d'or ne sont plus pris en compte dans le nouvel impôt sur la fortune immobilière", explique le député, ex-PRG rallié à la majorité présidentielle. "Ce n'est pas possible ! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés", ajoute-t-il. "Un yacht, c'est m'as-tu-vu, ce n'est pas productif pour l'économie".

Manque à gagner de 3,2 milliards d'euros avec la réforme. Le projet de budget 2018 prévoit de transformer l''ISF, qui touche aujourd'hui 351.000 foyers, en "impôt sur la fortune immobilière" (IFI), de façon à exempter de taxes les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie...). Cette mesure, censée stimuler l'activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans "l'économie réelle", devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'État. Cette réforme suscite de nombreuses critiques, notamment au sein de la gauche, qui a dénoncé un "cadeau" fiscal pour les ménages les plus fortunés, sans garantie sur les retombées économiques du nouveau dispositif.