Interdiction du glyphosate d'ici trois ans : et maintenant que se passe-t-il ?

Les agriculteurs devront trouver des alternatives à l'utilisation du glyphosate.
Les agriculteurs devront trouver des alternatives à l'utilisation du glyphosate. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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Théo Maneval édité par C.O. , modifié à
Malgré le vote à Bruxelles, le gouvernement français a affirmé lundi qu'il souhaitait l'interdiction du glyphosate "au plus tard dans trois ans". Les agriculteurs sont inquiets.

C'est donc fait. L'Union européenne a décidé lundi de prolonger l'autorisation du glyphosate pour cinq ans. Mais dans la foulée, Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire interdire l'herbicide controversé en France dans les trois ans. Les agriculteurs s'inquiètent de la transition. Pourtant des solutions existent. Elles sont mécaniques, avec le labour, le désherbage ou encore la rotation des cultures pour empêcher les mauvaises herbes de s'installer.

Une perte de rentabilité. Mais selon l'Ipsos, la fin de l'utilisation du glyphosate entraînera forcément une perte de rentabilité, jusqu'à un tiers pour les céréaliers. Surtout, cela n'est pas possible partout. "Moi j'ai des parcelles où j'ai des problèmes de désherbage, je ne peux pas les labourer car j'ai 30 cm de sol, je suis tout de suite sur la roche", explique François Arnoult, un agriculteur qui exploite 200 hectares de cultures dans l'Essonne. "Ces parcelles-là représentent un quart de mon exploitation, ça fait 10.000 euros de revenus à l'année. On ne peut pas se permettre de perdre ça", assure-t-il. La transition pourrait être plus simple pour les petites exploitations que pour les immenses champs de betteraves par exemple, qui nécessite d'avoir un sol très propre.

Le bio, une bonne solution. Mais l'une des solutions se trouve peut-être aussi dans la transition vers le bio. C'est ce qu'a fait Rick Van Doren, céréalier dans les Yvelines, même s'il a mis plusieurs années à s'y retrouver : "Les rendements en blé par exemple sont divisés par deux. Après, il y a beaucoup moins de charges en bio. On n'a plus les produits chimiques, donc c'est 30.000 euros en moins à l'année. Puis après le produit à la vente, on est payé trois fois le prix du conventionnel. Donc on peut se passer du glyphosate. Le fait d'en être sorti, c'est mieux maintenant pour moi". L'exploitation gagne ainsi 30.000 euros de plus chaque année. Mais ça ne fait pas sans aide financière, dit-il. Les coûts de production au départ augmenteraient d'un quart, en moyenne, pour les exploitations céréalières.