Crédit immobilier : les banques de plus en plus conciliantes sur le niveau de vos revenus

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Aurélien Fleurot, édité par Romain David , modifié à
Depuis 2018, les prêts immobiliers deviennent accessibles à davantage de monde, conséquence de la baisse des taux d’emprunt et de nouvelles politiques bancaires, ainsi que le révèle une étude de Meilleurtaux.com, dont Europe 1 a pu avoir la primeur.

L'immobilier serait-il de plus en plus accessible en France ? En 2018, les emprunteurs sont plus jeunes et présentent surtout des revenus plus faibles, à en croire le "portrait-robot" réalisé par le site Meilleurtaux.com, et qu'Europe 1, en partenariat avec Le Parisien, a pu consulter en exclusivité. Le niveau de revenus mensuels requis pour pouvoir acheter un bien a en effet fortement baissé, conséquence logique de la baisse des taux d'emprunt mais aussi d'une évolution des politiques menées par les banques.

Des revenus moins hauts. Pour être propriétaire en 2018, un foyer devait gagner 4.375 euros par mois en moyenne, contre plus de 5.000 euros auparavant. Les banques ont donc accepté de nombreux dossiers qui auraient été refusés par le passé. C'est ce qui s'est passé pour Sandra et son mari, lui en CDI, elle saisonnière. Avec moins de 3.000 euros par mois, ce couple interrogé par Europe 1 a enfin trouvé une banque pour acheter une maison, près de Guérande. "Il y a quatre ou cinq ans, quand on a essayé d'acheter, mon contrat saisonnier était vraiment rédhibitoire, ça posait énormément de problèmes", rapporte Sandra. "Les banques ont peut-être aussi compris que le fait que l'on soit sur la côte nous expose à beaucoup de travail saisonnier. Ça a évolué."

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Des banques soumises à des objectifs commerciaux. En 2018, 69% des emprunteurs étaient des primo-accédants. Ils étaient 43% à avoir moins de 35 ans, et 23% moins de 30 ans. Les emprunteurs sont donc plus jeunes - 36 ans en moyenne - et font surtout face à des banques plus conciliantes, parce qu'elles en ont besoin, comme l'explique Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com. "La principale raison, c'est que les banques avaient des objectifs commerciaux très élevés pour capter de nouveaux clients", souligne-t-elle. "C'est vrai que l'on a vu arriver des produits sans apport sur des durées très longues à partir de la fin du deuxième trimestre 2018, parce que les banques étaient en retard. Elles ont donc fait de gros efforts, qui devraient continuer en 2019."

Une inégalité territoriale. Toutefois, la manière dont ce phénomène profite aux ménages présente de fortes disparités géographiques en raison des fluctuations de l'immobilier. Ainsi, à Paris et en Île-de-France, l'envolée des prix du mètre carré contraint les acheteurs à se tourner vers des biens de plus petite dimension que dans le reste de l'Hexagone. Mais dans d'autres zones, les tarifs marquent le pas : - 4,9% a Villeneuve d'Ascq dans le Nord, - 4,2% à Metz en Lorraine, ou encore - 4,6% à Amiens, en Picardie, cette fois selon une étude LPI-SeLoger citée par Le Parisien.

Autre évolution notable pour les emprunteurs : la durée des prêts souscrits tend à s'allonger. Si la norme reste de 20 ans, les banques proposent plus facilement une durée de 25 ans.