Inégalités salariales hommes-femmes : bientôt un mécanisme détaillé

À travail égal, les femmes sont rémunérées environ 9% de moins que les hommes.
À travail égal, les femmes sont rémunérées environ 9% de moins que les hommes. © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP
Le dispositif du gouvernement contre les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes sera dévoilé dans quelques semaines, a annoncé dimanche la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Le gouvernement présentera "dans quelques semaines" un "mécanisme détaillé" visant à lutter contre le phénomène "scandaleux et injustifiable" des inégalités salariales entre hommes et femmes, a annoncé dimanche la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Acté cet été, détaillé dans quelques semaines. Le principe d'un tel dispositif a été acté dans la loi "avenir professionnel", adoptée par le Parlement pendant l'été, mais ses modalités pratiques doivent encore être précisées, a indiqué Muriel Pénicaud, invitée de "Questions politiques" sur France Inter/France Info/Le Monde. "Dans quelques semaines je vais annoncer le mécanisme qui a été défini par la loi, mais (de manière) détaillée", afin de "réussir cette égalité hommes-femmes", a précisé la ministre.

Des écarts "scandaleux". À travail égal, les femmes sont rémunérées environ 9% de moins que les hommes et l'écart atteint 25% pour l'ensemble d'une carrière, et même 37% au moment du calcul de la pension de retraite, a souligné Muriel Pénicaud. "C'est absolument scandaleux et injustifiable dans une République sociale qui dit 'liberté, égalité fraternité'", a-t-elle commenté.

Des barèmes et des sanctions envisagés. Selon une source syndicale interrogée en août par l'AFP, le gouvernement envisagerait d'obliger les entreprises non seulement à mesurer les écarts de salaires, mais aussi à rendre des comptes en matière d'augmentations et de promotions. Ces différents critères seraient notés sur un total de 20 points et les entreprises obtenant moins de 15 pourraient être sanctionnées, avait détaillé cette source.

Le gouvernement avait annoncé dès le mois de mars son intention de créer un indicateur pour mesurer ces écarts de salaires à partir de 2019 et pousser les entreprises à les réduire, avec la menace de sanctions financières à horizon 2022 pour les plus récalcitrantes. Muriel Pénicaud avait confié en mai une mission à Sylvie Leyre, DRH France du groupe industriel Schneider Electric, pour définir la "méthodologie" de cette mesure.