Immobilier : les prix entament leur baisse

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avec Pierrick Fay , modifié à
L’accalmie ne concerne que la province, les prix continuant leur forte progression à Paris.

Le marché immobilier est en pleine mutation, comme viennent de le confirmer les derniers chiffres fournis par l'indice Notaires-Insee publié jeudi. Si les prix des logements anciens ont légèrement augmenté sur un an au premier trimestre, c’est avant tout à cause de la flambée qui continue en région Ile-de-France. En province, la tendance est à la baisse pour les logements anciens. Le recul des prix pourrait même être encore plus fort dans le neuf.

Les prix se tassent en province

Bonne nouvelle dans l’immobilier, du moins pour les acheteurs. Sur un an, les prix en province sont en baisse de 0,5% : le repli est plus fort pour les maisons (-1,0%) que pour les appartements (-0,3%).

Le contexte économique, ainsi que la plus grande sélectivité des banques, expliquent ce tassement des prix de l’immobilier. La fin du Prêt à taux zéro pour les logements anciens a également privé de nombreux acheteurs d’un complément de capital très souvent utile, voire indispensable, pour boucler son dossier de prêt.

La capitale reste à part

C’est comme d’habitude à Paris et en région Ile-de-France qu’on retrouve les plus fortes hausses de prix : 5,4% au cours des trois premiers mois de l’année. Sur un an, la hausse atteint même 7% à Paris mais elle reste plus modérée qu’au début de l’année 2011.

Si les prix continuent de flamber, c’est parce que le marché parisien a été particulièrement actifs ces derniers mois. Inquiétés par les réformes fiscales en cours, et notamment l'alourdissement des plus-values sur les logements locatifs et les résidences secondaires, les propriétaires ont mis de nombreux logements en vente dans des délais très courts. Mais la demande étant tellement forte, cet afflux d’appartements n’a pas fait baisser les prix, il a juste stimulé le marché.

Résultat, le prix moyen des appartements anciens à Paris au cours du premier trimestre 2012 a été de 8.260 euros le mètre carré, à peine plus bas que le record de 8.370 euros/m2 atteint au troisième trimestre 2011.

Vers une baisse dans le secteur du neuf ?

Les logements neufs pourraient connaître une évolution particulière en 2012. En dix ans, les prix ont bondi de 60% et la hausse a continué au premier trimestre 2012 (entre +1,7% et 3%). Les prochains mois risquent néanmoins de se traduire par une baisse des prix et cela à déjà commencé fin 2011 dans certaines grandes villes comme Rennes, Rouen ou Nice.

"On peut penser que les prix vont baisser", confirme Christophe Pinault, directeur général délégué du Crédit Foncier, avant de chiffrer cette baisse à 5%. "Il y a des zones du territoire qui sont des zones de pénurie comme Paris ou une partie de l'Ile-de-France. On a une concentration forte de la population et un manque criant de logements. On ne peut pas s'attendre à une baisse importante des prix. Maintenant, sur certaines zones du territoire où les marchés sont un peu plus tendus, il est clair qu'on aura des baisses de prix", argumente-t-il.

En cause : des dispositifs fiscaux, dont la loi Scellier, qui ont artificiellement dopé les prix dans des régions où la demande n’était pas forcément au rendez-vous. Du coup, les promoteurs immobiliers revoient leurs tarifs à la baisse et font le tri : ils lancent moins de programmes ou alors des immeubles de plus petites tailles.