Immobilier : l'assurance emprunteur de plus en plus chère

Selon l'UFC-Que Choisir, le coût des assurances emprunteur a augmenté ces dernières années.
Selon l'UFC-Que Choisir, le coût des assurances emprunteur a augmenté ces dernières années. © MAXPPP
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Thomas Morel
Selon l'UFC-Que Choisir, les prix ont connu une forte hausse ces dernières années.

L'info. Souscrire un emprunt coûte de plus en plus cher. C'est le constat alarmant que dresse l'association de consommateurs UFC - Que Choisir. Dans une étude publiée jeudi, elle révèle que le coût de l'assurance emprunteur, obligatoire pour obtenir un crédit immobilier, ne cesse d'augmenter. Et ce alors même que la loi Lagarde de 2010 devait permettre de faire baisser les prix.

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De quoi s'agit-il ? L'assurance-emprunteur est une assurance obligatoire pour souscrire un emprunt immobilier. Elle garantit à la banque le remboursement du crédit en cas de décès de l'emprunteur, mais peut aussi couvrir le risque d'invalidité, de chômage, etc. Depuis l'adoption de la loi Lagarde, en juillet 2010, toute personne qui souscrit un crédit immobilier peut choisir son assurance emprunteur, au lieu de prendre celle que sa banque lui impose. Une règle qui devait permettre de faire baisser les prix.

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Le coût qui augmente… Pourtant, selon l'UFC - Que Choisir, c'est exactement le contraire qui s'est produit. Entre 2009 et 2011, les tarifs ont augmenté, et le coût total de l'assurance-emprunteur représente aujourd'hui 25 % de celui du crédit, contre 19 % en 2008. Selon ses calculs, les marges des banques sur ce produit sont passées de 40% en moyenne en 2007 à 46% en 2013, voire 69% chez les assurés les plus jeunes, ce qui rapporte  2,2 milliards d'euros.

… La concurrence diminue. Ce n'est pas le seul problème. A en croire l'UFC - Que Choisir, les clients ont le plus grand mal à souscrire une assurance autre que celle de la banque : seuls 18,9 % d'entre eux y seraient parvenu. "Après trois ans,  l'échec est criant et la concurrence est complètement évanescente", alerte Alain Bazot, président de l'association. De fait, la part des assureurs non-bancaires a diminué entre 2009 et 2011, passant de 20 à 14 %.

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Quelle solution ? L'UFC - Que Choisir espère désormais que le projet de loi consommation, dont l'examen doit reprendre à la rentrée, inclura un droit à résiliation annuelle de l'assurance-emprunteur. "Ce mécanisme est extrêmement vertueux, car il a un pouvoir de correction par anticipation", explique Alain Bazot. Il permettrait en effet à l'emprunteur de résilier à tout moment, au bout d'un an, son assurance pour en souscrire une autre. Un bon moyen d'éviter le "chantage" au taux.

Un marché à deux milliards. La victoire est toutefois loin d'être acquise. Le gouvernement ne souhaite en effet pas intervenir avant d'avoir mené une étude sur l'impact qu'aurait cette mesure sur la loi Lagarde. Les banques, de leur côté, n'entendent pas non plus se laisser faire. Elles ont déjà prévenu que le droit à résiliation annuelle faisait courir un risque grave de déstabilisation du marché. Il faut dire que l'enjeu est énorme : chaque année, l'assurance emprunteur leur rapporte 2,2 milliards d'euros.