Ils manifestent contre l'accord "Medef- Cfdt"

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Thomas Morel, avec Aurélien Fleurot , modifié à
La CGT et FO défilent ensemble pour la première fois depuis 1947 contre l'accord sur la flexibilité.

ACTU. C'est une journée de manifestation un peu particulière qui a lieu mardi. "Frères ennemis" depuis 65 ans, la CGT et Force Ouvrière défilent main dans la main contre l'accord syndicats-patronat sur la flexibilité du travail, qui sera présenté mercredi en conseil des ministres.

A Lyon, 2.300 personnes selon la police et 7.000 selon les syndicats ont défilé dans la matinée vers la place Bellecour. A Toulouse, ils étaient entre 1.800 et 5.000 manifestants et au Mans, ils étaient 3.000 personnes. A Paris, le cortège est parti en début d'après-midi de la place du Châtelet vers l'Assemblée nationale. En tête de cortège, les numéros un de la CGT, Bernard Thibault, et de FO Jean-Claude Mailly, défilent pour la première fois côte à côte.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO

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• Un objectif : faire pencher la balance en faveur des salariés. Cette fois, cependant, l'enjeu aura su les rassembler. CGT et FO veulent en effet faire une démonstration de force, à la veille de la présentation du projet de loi contre la flexibilité du travail. Selon elles, ce texte aurait pour principale conséquence de fragiliser la situation des salariés face aux patrons. "Il n'est pas anodin (…) que la Commission européenne et l'agence de notation Standard & Poor's se félicitent de cet accord", souligne ainsi Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière.

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De son côté, Bernard Thibault Menace même de porter plainte devant l'OIT - l'Organisation internationale du travail - si le projet n'est pas abandonné. En mobilisant massivement leurs forces, les deux centrales syndicales espèrent donc inciter les députés, dont certains sont déjà critiques vis-à-vis de l'accord, à le remanier en profondeur, afin qu'il soit plus favorable aux salariés.

Des perturbations limitées. Conséquence, pas moins de 172 défilés sont annoncés dans toute la France, dont le plus important a lieu à Paris, entre la Concorde et la place du Châtelet. En revanche, les perturbations sont minimes : Pas de retards importants dans les transports aériens et à peine quelques lignes affectées à la SNCF.

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Les autres syndicats aux abonnés absents. CGT et FO paraissent bien isolées dans cette affaire. Les autres centrales, qui ont signé l'accord sur la flexibilité, n'ont en effet pas l'intention de se joindre au mouvement. Comme l'explique Joseph Thouvenel, négociateur de la CFTC, interrogé par Europe 1, "nous avons signé cet accord parce que nous pensons qu'il va aider à sauver des emplois. Pour nous, cet accord, c'est la victoire de l'intelligence pour sauvegarder des emplois, pour améliorer les conditions de travail. C'est une victoire pour les salariés, pour les entreprises et pour le pays." A l'opposé, il dénonce le "refus d'avancer" de la CGT et de Force Ouvrière. "On n'a peut-être pas obtenu tout ce qu'on voulait, mais eux n'ont rien obtenu", constate-t-il.