Ikea : le "mépris" de la direction

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Europe1.fr (avec Reuters) , modifié à
Un appel à la grève a été lancé pour samedi dans l’ensemble des magasins.

Les syndicats d'Ikea France ont dénoncé vendredi le "mépris" de la direction du géant suédois de l'ameublement envers les revendications des salariés. FO, CGT et CFDT se sont déclarés déçus par les propositions d'augmentation de salaires, formulées jeudi par la direction française.

L'inspection du travail saisie

Ikea a proposé lors des discussions dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2% d'évolution de la masse salariale, dont 1% d'augmentation collective. Or, les organisations syndicales réclament des hausses de salaire collectives de 4% au groupe suédois, qui a fait selon eux, en France, 52 millions d'euros de bénéfices en 2009.

Pour la direction, les négociations sont maintenant terminées, ce que les syndicats dénoncent. « Cela démontre une fois de plus le mépris de la direction", a estimé Olivier Bireaud, responsable du secteur commerce et services de la CGT. Selon lui, la direction a annulé une réunion de négociation prévue pour le 25 février. L'inspection du travail a été saisie pour obliger Ikea à revenir à la table des discussions qui sont obligatoires dans le cadre des NAO.

Débrayage massif samedi ?

Un mouvement de grève est prévu samedi. Les organisations syndicales espèrent une mobilisation massive. Les 9.000 salariés en France ont été appelés jeudi par la CGT, FO et la CFDT à une grève immédiate qui ne devrait toutefois pas avoir d'impact notable vendredi. "Pour l'instant, il y a zéro mouvement", a déclaré le directeur de la communication d'Ikea, Pierre Deyries, selon lequel un mouvement d'une heure a eu lieu jeudi. "Je pense qu'ils se préparent plus pour demain que pour aujourd'hui."

Marylène Laure-Douilly, déléguée CGT d'Ikea France, a confirmé que la situation était vendredi à peu près normale, "à part quelques mouvements de débrayage ici et là". "Aujourd'hui, on prépare la mobilisation de demain", a-t-elle dit en estimant que le mouvement sera beaucoup plus important que samedi dernier, lorsqu'une dizaine de magasins avaient été affectés. "Ça va être massif."

L'intersyndicale campe toujours devant le siège social de Plaisir (Yvelines), qui avait été occupé par des salariés entre lundi et mercredi soir, ce qui avait incité la direction à reporter de mercredi à jeudi une rencontre avec les syndicats à propos de leurs revendications salariales. Mais les salariés ne bloquent pas le fonctionnement du siège. "Tout le monde travaille", a dit Marylène Laure-Douilly.