Heures sup' défiscalisées : FO dit "oui"

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ThomasMorel avec AFP , modifié à
Autrefois opposé, Jean-Claude Mailly a proposé mardi sur Europe 1 une réouverture du dossier. Et il n'est pas le seul.

L'info. C'est un revirement spectaculaire pour Jean-Claude Mailly.  Mardi, alors que selon les informations d'Europe 1 l'exécutif semblait prêt à envisager cette question, le patron de Force Ouvrière s'est dit favorable à un retour de la défiscalisation des heures supplémentaires, mises en places sous Nicolas Sarkozy,au moins au sein des petites entreprises. "Au moins sur l'aspect défiscalisation, que le dossier (des heures supplémentaires, ndlr) soit rouvert et que l'on puisse envisager une réintroduction du dispositif, ça mérite d'être étudié", a-t-il déclaré sur Europe 1.

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Rendre du pouvoir d'achat. Inattendu, de la part de quelqu'un qui, ces dernières années, plaidait plutôt -comme tous les autres syndicats- pour la suppression du dispositif, jugé trop coûteux en termes d'emplois pour l'économie française. "Nous sommes pour la remise en cause des heures supplémentaires, déclarait-il fin août 2011 dans les médias. Oui mais voilà, la suppression du dispositif par l'&actuel gouvernement a fait perdre selon lui de l'argent aux salariés. "Dans les petites entreprises en particulier, la suppression du dispositif a fait perdre du pouvoir d'achat aux salariés : entre 50 et 60 euros par mois", estime aujourd'hui le secrétaire général de FO.

La majorité divisée. Le syndicaliste n'est d'ailleurs pas le seul à défendre ce projet. Un conseiller de François Hollande interrogé par Europe 1 a en effet laissé entendre que si le Parlement voulait légiférer sur ce sujet, l'Elysée ne s'y opposerait pas. L'avis est également partagé par François Kalfon, leader du courant de la gauche populaire au sein du parti socialiste. Interrogé par lefigaro.fr, il a estimé mardi qu' "on ne peut plus fermer a priori la porte à une défiscalisation des heures supplémentaires au nom du pouvoir d'achat".

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Tout le monde ne partage pas cet optimisme. Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, affirme en effet qu'il n'est "pas question" de mettre ce sujet sur la table. Aux gains en pouvoir d'achat, il oppose le coût en terme d'emplois pour l'économie française. "Il faut avoir en tête ce que cela générait au sein des entreprises: quand une entreprise allait bien, elle n'embauchait pas, elle faisait faire des heures supplémentaires", rappelle-t-il. Et avec lui, plusieurs députés sont eux aussi très fermes sur le sujet. Dominique Lefebvre, élu du Val d'Oise, estime de son côté que la défiscalisation a coûté 100.000 emplois et "plusieurs milliards par an" aux finances publiques.