Grève Air France : des "constats partagés" mais des engagements "encore flous"

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Image d'illustration. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
Malgré des "mises au point" faites avec la direction, le SNPL craint "une grève qui pourrait durer".

Les syndicats de pilotes d'Air France ont salué mercredi soir des "constats partagés" avec la direction sur certaines revendications, mais ont pointé des engagements "encore flous" qui ne permettent pas la levée de la grève, prévue du 11 au 14 juin.

"Des mises au point". La direction soumettra jeudi matin aux syndicats représentatifs des pilotes, SNPL et Spaf, un nouveau protocole de fin de conflit en vue d'éviter la grève de 4 jours prévue à partir de samedi, a-t-on appris de sources syndicales. "Seules des mises au point ont été effectuées (mercredi) soir et les engagements ou avancées restent encore flous", a rapporté Grégoire Aplincourt, président du Spaf (21% des voix), à l'issue d'une nouvelle rencontre avec la direction mercredi.

L'activité long courrier en question. Le syndicat majoritaire SNPL (65%) ne rejette pas cette analyse mais préfère retenir les "constats partagés" mercredi entre les parties sur les points cruciaux de la négociation. Ce serait le cas sur l'épineuse question du partage d'activité long-courrier entre Air France et KLM. Les pilotes français estiment que la compagnie tricolore décline d'année en année au profit de sa consœur néerlandaise, malgré les accords passés lui garantissant un nombre d'heures de vol supérieur. Avec les achats d'avions et la croissance déjà budgétés par Air France-KLM, "on arrive sur cinq, six ans à rétablir le ratio" voulu par les syndicats français, avec un "coup zéro" pour l'entreprise, assure Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL.

"Habitude au dialogue qui échoue". Mais même si les deux parties ne sont "pas loin" de s'entendre, "malheureusement on a l'impression (...) qu'on ne va pas pouvoir transformer l'essai", poursuit le représentant du premier syndicat. "Les blocages ne sont pas sur les principes mais sur une culture d'entreprise, une habitude au dialogue qui échoue et pas au dialogue qui réussit", conclut Emmanuel Mistrali, disant redouter "une grève qui pourrait perdurer".