Greenpeace contre les cargos dangereux en Méditerranée

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une flottille menée par l'ONG a croisé à Bonifacio pour demander l'interdiction du transport de matières dangereuses dans la zone.

Greenpeace a appelé les plaisanciers à se rassembler lundi dans le détroit de Bonifacio pour une manifestation nautique inédite. Mais le mauvais temps a empêché une soixantaine de bateaux de se rendre sur la zone. Toutefois le Rainbow Warrior de l'ONG, appuyé du Columbus - voilier de l'association WWF - et de deux navires de pêche, a effectué une traversée symbolique.

Objectifs : obtenir l'interdiction de la navigation des cargos dangereux dans la zone et la création d'un parc marin international entre la Corse et la Sardaigne, un projet en suspens depuis près d'une décennie. "Dans cette région, une des plus belles de la Méditerranée, riche en biodiversité, il est impératif d'interdire le passage des navires transportant des cargaisons dangereuses, si nous voulons non seulement une protection efficace des Bouches de Bonifacio mais aussi éviter une catastrophe annoncée", a expliqué François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France.

Chaque année, ce sont 3.000 navires commerciaux, dont 300 transportant des matières dangereuses, qui transitent dans le détroit de Bonifacio, une zone traversée par des courants et des vents violents. Samedi dernier, l’association écologiste a pris en chasse un cargo battant pavillon panaméen. Car seuls les bateaux battant pavillon français et italien sont sous le coup d'une interdiction depuis 1993 et c’est là tout le problème.

"Nous attendons maintenant du gouvernement des mesures ambitieuses et courageuses", a déclaré Antoine Foucher, directeur des campagnes pour Greenpeace France. L’Assemblée de Corse a elle aussi pris conscience de cette menace. A l'occasion du "Grenelle de la mer" en juin dernier, elle a réitéré sa demande de créer une "zone maritime particulièrement vulnérable" qui couvrirait la partie nord-ouest du bassin méditerranéen, allant des côtes espagnoles aux côtes italiennes. Des élus corses et sardes devaient être invités à signer à bord du Rainbow Warrior un appel à l'attention des ministères de l'Environnement italien et français, demandant une "réglementation dissuasive".