Grèce : Thierry Breton fustige "le ton de maîtresse d'école" de Christine Lagarde

Thierry Breton AFP 1280
© FRANCOIS GUILLOT / AFP
  • Copié
, modifié à
Pour le PDG d'Atos et ancien ministre de l'Economie, "le FMI n'a rien à faire" dans les négociations avec la Grèce.
INTERVIEW

Invité de David Abiker dans C'est arrivé cette semaine, samedi sur Europe 1, Thierry Breton, PDG du groupe de services numériques Atos et ancien ministre de l'Economie, a sévèrement critiqué Christine Lagarde pour ses déclarations sur le dossier grec. La directrice générale du FMI a appelé mercredi à "un peu plus de comportements adultes" dans les négociations, ciblant implicitement les dirigeants du parti Syriza au pouvoir.

"La directrice générale du FMI serait bien avisée à prêter un peu plus d'attention au fond et à la forme de son propos", a averti Thierry Breton. "A Athènes, on n'apprécie pas vraiment de se faire tancer vertement par une ancienne ministre des Finances qui a établi un record absolu d'endettement public sous son mandat, plus de 400 milliards d'euros de dette supplémentaire pour la France entre 2007 et 2011". Et Thierry Breton d'enfoncer le clou : "il me semble qu'un ton de maîtresse d'école, comme elle l'a encore fait dernièrement en réclamant de M. Tsipras un comportement d'adulte, ne peut qu'ajouter qu'au populisme ambiant".

Entendu sur europe1 :
Je trouve tout à fait inadmissible que le FMI se permette d'intervenir alors qu'il est un peu le pompier pyromane.

Alors qu'un référendum crucial se tient dimanche en Grèce sur les réformes souhaitées par les créanciers d'Athènes, le FMI a jeté un pavé dans la mare jeudi en publiant un rapport dans lequel il appelle les Européens à débloquer une nouvelle aide pour le pays et à alléger la dette grecque. Une attitude condamnée par Thierry Breton au micro d'Europe 1. "Je trouve tout à fait inadmissible que le FMI se permette d'intervenir, à deux ou trois jours d'un scrutin extrêmement important pour l'Europe, alors qu'il est un peu le pompier pyromane", a lancé l'ancien locataire de Bercy. Pour lui, "le FMI n'a rien à faire dans cette affaire".

"Il faudrait utiliser cette crise pour sortir le FMI du jeu et faire en sorte que les Européens eux-mêmes règlent ce sujet car c'est uniquement un problème européen", a conclu Thierry Breton, appelant à "respecter des principes de gouvernances" dans la gestion du dossier grec.