Grèce : la France débloque 6,3 Mds

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le plan doit être voté lundi à l’Assemblée nationale, mais les taux d'intérêts sont critiqués.

L'Assemblée devrait adopter lundi -ou au plus tard mardi- à la quasi-unanimité la version française du plan d'aide UE/FMI à la Grèce, avec des débats à la marge sur des sujets échappant à ses compétences : le taux d'intérêt (5%) et le danger d'attendre face à la spéculation.

Le processus législatif sera bouclé dans la semaine, ce "projet de loi de finances rectificative" devant être voté dans la foulée au Sénat. La France s'est engagée à débloquer un montant maximum de 6,3 milliards d'euros - dont 3,9 dès 2010 - sur les 30 milliards de l'Union européenne (en plus des 15 du FMI) pour soulager la dette grecque. Cela correspond à la part contributive de la France au sein de l'UE (21%).

Agir vite

Au Parlement, cette aide prend la forme d'un collectif budgétaire qui a été adopté à l'unanimité et sans amendement mercredi en commission des Finances à l'Assemblée. Les députés PS sont les premiers à vouloir aller vite car "tout jour perdu sera un jour gagné par la spéculation" sur la dette des Grecs, avec des dangers pour toute la zone euro.

Les ministres des Finances de l'Eurogroupe se sont retrouvés dimanche. La veille, de retour de Chine, Nicolas Sarkozy a tenu une réunion de travail à l'Elysée, à l'issue de laquelle la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué que le montant total du plan de soutien, étalé sur trois, ans devrait être compris entre 100 et 120 mds d'euros.

La question du taux d’intérêts

L'opposition a aussi plaidé pour des taux d'intérêt qui ne soient pas trop élevés, pour ne pas alourdir la dette d'Athènes. Mais les débats iront d'autant plus vite que l'Assemblée ne peut pas modifier le taux d'intérêt à 5%, qui "a été décidé par la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement", rappelle le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac.

Pour Jean-Luc Mélenchon, avec ce plan, "la crise n'est que reportée":

C'est l'une des raisons pour laquelle Marie-George Buffet (PCF) refuse de voter ce plan d'aide : "Ce n'est pas la solution. Prêter à la Grèce à un taux de plus de 4%, c'est presque un taux usuraire". Les 6,3 mds d'euros "d'autorisation d'engagement" représentent le "montant maximal des crédits qui pourraient être engagés par la France dans le cadre du plan d'aide", dans le cas où "la Grèce ne parviendrait plus à financer aucun de ses besoins de trésorerie d'ici la fin de l'année 2010", lit-on dans la présentation du collectif budgétaire.