Grèce : la Bourse d'Athènes et les banques resteront fermées lundi

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Des Grecs font la queue pour retirer de l'argent. © ANGELOS TZORTZINIS / AFP
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et Sébastien Krebs, à Athènes, avec AFP , modifié à
L'Etat grec a décidé dimanche soir d'instaurer un contrôle des capitaux. Les Grecs, eux, affluent aux guichets des banques pour retirer leurs économies.

Dans les rues de Grèce dimanche, les queues s’allongeaient devant les distributeurs bancaires. Lundi, ce ne sera plus le cas. Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a en effet annoncé dimanche qu'un contrôle des capitaux allait être mis en place tout en demandant à ses concitoyens de garder leur sang-froid.

Les trois infos à retenir : 

• La Grèce a décidé d'instaurer un contrôle des capitaux. Lundi, les banques grecques ainsi que la Bourse d'Athènes garderont portes closes.

• Mardi 30 juin, la Grèce, qui ne pourra pas rembourser le FMI, risque de se retrouver en défaut de paiement. Ses créanciers ont en effet décidé de ne pas prolonger leur plan d'aide, considérant qu'Athènes, qui organisera un référendum le 5 juillet prochain, avait rompu les négociations.

• La Banque centrale européenne (BCE) va maintenir, pour le moment, ses prêts d'urgence aux banques grecques, afin de limiter leur manque de liquidités. Les Grecs affluent en effet depuis samedi aux distributeurs pour retirer leur argent.

Des banques fermées lundi. Selon une source financière, la Bourse d'Athènes n'ouvrira pas lundi et le gouvernement a, de son côté, annoncé une fermeture provisoire des banques à partir de lundi. Le contrôle des capitaux va également être instauré. Le Premier ministre hellène, Alexis Tsipras, à l'issue d'un conseil des ministres, a assuré toutefois que "l'épargne des citoyens, les salaires et les retraites" étaient garantis.

Le Conseil grec de stabilité financière a avancé par ailleurs ses recommandations : une fermeture des banques pendant six jours, une fermeture des distributeurs lundi et des retraits liquides limités à 60 euros par jour à partir de mardi.

Le répit accordé par la BCE... Plus tôt dimanche, le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé de maintenir ses prêts d'urgence aux banques grecques, appelés ELA. A la surprise de tous. La condition pour accéder à cette aide est en effet l'existence d'un plan d'aide. Or, samedi, l'Eurogroupe a refusé de le prolonger, comme le lui demandait Athènes. Mardi à minuit, le plan d'aide qui prévoyait encore une tranche de 7,2 milliards d'euros, prendra donc fin. 

... insuffisant pour maintenir à flot les banques. Mais la BCE, si elle a voulu faire encore un geste pour la Grèce, se montre prudente. Elle a en effet précisé dans un communiqué que, à tout moment, elle pouvait revenir sur sa décision, soit en mettant fin aux ELA, soit en les diminuant par exemple.

De plus, selon la presse, le maintien des prêts d'urgence aurait été décidé en échange de l'instauration d'un contrôle des capitaux. Le filet de sécurité de la BCE pourrait en effet se révéler insuffisant si les Grecs prennent d'assaut les distributeurs de billets.

Des distributeurs déjà à sec. L'envoyé spécial d'Europe 1 en Grèce, a pu le constater. Il y a des files d'attente devant tous les guichets bancaires depuis samedi et beaucoup de distributeurs sont déjà à sec. Les pompes à essence sont aussi prises d'assaut.

Le versement des salaires est aussi une source d'inquiétude, notamment pour les fonctionnaires. Dimitri, médecin à l'hôpital, n'est pas sûr de recevoir sa paye de fin de mois : "je ne sais pas ce qui va se passer demain et tout le monde est inquiet de cette situation", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Moi, je reçois mon salaire de l'Etat et le prochain doit être versé cette semaine mais je ne sais vraiment pas si je vais le toucher", ajoute-t-il. Par précaution, ce fonctionnaire a donc retiré la semaine dernière 1.000 euros, une liasse de billets qu'il garde précieusement chez lui.

Tsipras demande de nouveau une extension du plan d'aide. Dimanche 5 juillet, les Grecs sont appelés à s'exprimer dans un référendum sur les propositions de réformes que leur propose l'ex-Troïka (FMI, BCE et Union européenne). C'est pour cette raison qu'Athènes avait demandé à ses créanciers de repousser la fin du plan d'aide financière, prévue mardi 30 juin, faute d'accord pendant les négociations. Mais l'Eurogroupe de samedi n'a pas répondu favorablement à cette demande.

Le Premier ministre, Alexis Tsipras a cependant déclaré dimanche qu'il avait de nouveau redemandé l'extension de ce plan d'aide. Concrètement, il prévoit un dernier versement de 7,2 milliards d'euros, ce qui permettrait à Athènes de rembourser le FMI à qui elle doit 1,6 milliard d'euros.