Grèce : François Hollande laisse "la porte ouverte aux discussions"

Merkel et Hollande 1280x640
© BERTRAND GUAY / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Pour Angela Merkel, les créanciers "ont déjà fait preuve de beaucoup de solidarité avec la Grèce".

La rencontre était censée rapprocher les positions divergentes sur la Grèce entre la France et l'Allemagne. Le président français rencontrait lundi soir à Paris la chancelière allemande, Angela Merkel, au lendemain du "non" de la Grèce aux propositions des créanciers. Les deux chefs d'État ont fait, après leur réunion, une courte déclaration où ils sont apparus sur la même longueur d'onde. Mardi doit se tenir à Bruxelles un Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro. Athènes devrait y soumettre une nouvelle liste de propositions afin de décrocher une aide financière vitale à sa survie et au remboursement de ses créanciers.

"Urgence". "Il y a urgence pour l'Europe, urgence pour la Grèce", a déclaré le président français à l'issue de cette réunion. "Tsipras doit faire des propositions sérieuses" et "l'équilibre entre la solidarité et la responsabilité doit être notre ligne de conduite" dans les prochains jours, a ajouté François Hollande. Dimanche soir, le président français s'était entretenu avec le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, suite à l'annonce de la victoire du "non" au référendum. Il l'avait assuré du soutien de la France à condition que la Grèce fasse des efforts de son côté. 

Des conditions de négociations "pas réunies". De son côté, la chef d'État allemande a été un peu plus sévère dans ses déclarations, même si elle a quand même fait preuve de plus d'ouverture sur la possibilité de sauver encore la Grèce. Selon elle, "les conditions préalables pour entrer en négociations pour un nouveau programme d'aide à la Grèce ne sont pas encore réunies. "Nous avons déjà fait preuve de beaucoup de solidarité avec la Grèce, la dernière proposition était déjà très généreuse", a-t-elle ajouté. Elle attend désormais d'Athènes des "propositions tout à faits précises". Elle a enfin insisté sur le fait que la décision finale appartiendra à l'ensemble des membres de l'eurozone, et pas seulement au couple franco-allemand. 

Une zone euro divisée. La décision finale au sujet d'une reprise ou non des négociations risque d'être complexe à trouver tant les divisions entre les pays de l'Union européenne semblent importantes. Aux divergences franco-allemandes, il faut ajouter les pays de l'Europe de l'Est qui n'excluent pas un "Grexit" tant les exigences grecques les exaspèrent et ceux du sud de l'Europe, comme l'Espagne et le Portugal, qui ont fait énormément de sacrifices économiques par le passé et qui ne comprennent pas qu'Athènes refuse de faire de même. Mariano Rajoy, chef de gouvernement espagnol, a aussi donné le ton dans une déclaration lundi soir : "solidarité oui, mais elle doit être accompagnée de responsabilité", évoquant les "réformes nécessaires à la croissance et à la création d'emploi" que doit mener l'état hellène selon lui.