Fosun-Ardian ou Bonomi, à quoi ressemblera le Club Med ?

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Alexis Toulon
GUERRE DE STYLE - Les investisseurs se bousculent pour reprendre le voyagiste. Mais derrière les chiffres se cachent des stratégies différentes.

Le Club Méditerranée se porte bien et attire les investisseurs. Le tandem formé par le fonds Ardian et le conglomérat chinois Fosun International a lancé depuis plus d'un an une OPA sur les fameux clubs de vacances. Mais leur offre a été jugée insuffisante par le principal actionnaire du voyagiste, Bonomi, qui a lancé une contre-offre lundi. Outre le prix à payer pour devenir le propriétaire du Club, ce sont deux visions des vacances qui vont s’affronter pour contrôler les villages à tridents.

Comment fonctionne une OPA. L’offre publique d’achat (OPA) consiste à prendre le contrôle d’une entreprise en achetant à un prix donné, dans une période donnée, une certaine partie de son capital. L’acheteur doit faire connaître à l’Autorité des marchés financiers, le gendarme de la Bourse, ces modalités. Si le nombre d’actions à acheter pour prendre le contrôle n‘est pas atteint, l’OPA a échoué.

OPA contre OPA. Le Français Ardian s’est allié au Chinois Fosun pour tenter de racheter le groupe, via une OPA lancée il y a un an. Le tandem, qui possède près de 20% du Club Med en cumulé, proposait 17,50 euro par action. Ce qui valorise le groupe Club Med à 558 millions d’euros. Trop peu pour Bonomi, également actionnaire des clubs de vacances, qui a décidé de faire échouer l’opération et a racheté par paquets des actions, faisant de lui le premier actionnaire de Club Med, avec 10% du capital. Sommé par l’AMF de prendre position, il a annoncé lundi sa contre-attaque et promet une OPA à 21 euros par action, ce qui valorise le groupe à 790 millions d’euros. Fosun et Ardian n’ont pas encore dévoilé leur réponse à cette offre.

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Derrière l’argent, le groupe. La décision finale se fera évidemment sur le montant que les investisseurs sont prêts à mettre sur les actions, mais pourra également se faire sur la vision des entrepreneurs.

- Bonomi joue sur la fibre patriotique française : le Club Med sera un étendard à travers le monde, dont le siège sera "basé en France", dont les décisionnaires, "le président et le directeur général", seront français, promet Andreas Bonomi. Toutefois, il pourrait modifier la stratégie actuelle : si la montée en gamme à l’international n’est pas remise en cause, l’investisseur italien veut défendre l’ADN de la marque. Ainsi, il promet d’investir pour développer les villages trois tridents, aux tarifs plus accessibles, et qui ont fait le succès populaire du Club Méditerranée.

- La montée au capital de Fosun représente l’opportunité pour Henri Giscard d'Estaing, le président du Club Med, de développer sa stratégie de conquête du marché chinois. "La Chine sera un grand relais de croissance dans les cinq ans à venir", avait-t-il argumenté. Or, l’appui du consortium chinois pourrait être un avantage de taille pour le groupe, qui recherche des partenaires immobiliers pour ouvrir cinq villages en Chine.

En attendant, cette guerre des investisseurs profite aux actionnaires : le titre de Club Méditerranée bondissait de plus de 10% mardi à la mi-journée, dépassant même légèrement les 21 euros proposés par Bonomi.

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