Florange : la fin des hauts-fourneaux

La direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi en comité central d'entreprise la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange (Moselle).
La direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi en comité central d'entreprise la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange (Moselle). © MAXPPP
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avec agences , modifié à
La direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi la fermeture définitive. 

La nouvelle est tombée lundi en fin de matinée. Les hauts-fourneaux de Florange vont définitivement fermer. Tous les deux à l’arrêt depuis un an (le premier avait été arrêté en juin 2011, le second quatre mois plus tard), ils ne redémarreront plus. Pour les salariés, c’est la douche froide. 629 personnes sont en effet directement concernées par cette fermeture, même si la direction affirme qu' "il est possible d'éviter tout licenciement sec". "On peut dire que les hauts-fourneaux de la Lorraine ont été fermés aujourd’hui", a réagi le délégué syndical FO Walter Broccoli, amer, à l’issue du comité central d’entreprise d’ArcelorMittal.

60 jours pour trouver un repreneur 

27.09 Arcelor Mittal Florange Arnaud Montebourg. 930620

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Reste la possibilité d’une cession. Le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, l’appelle de ses vœux. Selon les syndicats, Lakshmi Mittal aurait accepté de céder les activités "à chaud", c’est-à-dire les hauts fourneaux et l’aciérie qui fonctionne avec. Il aurait donné 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur. Mais peu de salariés semblent y croire, car il serait extrêmement difficile de vendre la partie à chaud sans la partie "à froid", là où s’opère la transformation de l’acier, partie qu’ArcelorMittal affirme vouloir conserver. "Cela revient à vendre une voiture sans moteur", explique en guise de comparaison Serge Fuss, délégué CFDT.

D’autant qu’il faudrait vraisemblablement de lourds investissements pour remettre à niveau les outils de production. "Il n’y aura jamais de reprise, l’usine n’est pas viable", confirme ainsi Walter Broccoli. Dans ces conditions, les déclarations d'Arnaud Montebourg, en visite jeudi dernier à Florange, ne pèsent pas bien lourd, et sa volonté affirmée de trouver "un opérateur industriel durable et sérieux et disposant d’un projet solide et réaliste" ne convainc pas grand monde.

Des investissements "significatifs"

Le gouvernement n'a pas pour autant été défait sur tous les fronts. La semaine dernière, Arnaud Montebourg avait en effet exigé d’ArcelorMittal 150 millions d’euros d’investissements sur les lignes de transformation de l’acier. Lundi matin, le groupe s'est plié à cette demande. Henri Blaffart, vice-président d'ArcelorMittal Europe, a tenu à affirmer qu'il continuerait à investir "de manière significative" sur le site de Florange. "Nous voulons que la Lorraine soit un centre d'excellence [des aciers] plats carbone en Europe", a-t-il encore ajouté, avant de rappeler le groupe avait déjà investi deux milliards d'euros en France sur les cinq dernières années.