Flambée du prix des réparations auto

© Maxppp
  • Copié
avec Aurélien Fleurot , modifié à
En dix ans, le prix des réparations et de l'entretien a grimpé de 35%.

Après les prix à la pompe et l'augmentation du prix des voitures neuves - 8% sur un an - les automobilistes ont une nouvelle raison de faire grise mine. Ces dix dernières années, le prix des réparations et de l'entretien a grimpé de 35%, soit deux fois et demie l'inflation, et celui des pièces détachées a bondi de 30%, a énuméré lundi Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, lors de la présentation du rapport annuel.

Une partie de la hausse peut s'expliquer par l'augmentation des coûts des matières premières et de la main d’œuvre. Mais l'autorité soupçonne aussi le marché de ne pas être assez concurrentiel. En cause, le monopole des constructeurs, qui obligeraient les clients à venir dans leurs concessions. L'Autorité a donc décidé d'ouvrir une enquête. Sur le terrain, certains automobilistes ont déjà pris les devants.

Des différences de prix significatives

Comme la plupart des automobilistes, Marc-Henri avait pris l'habitude de se rendre chez son concessionnaire. Mais une fois la garantie passée, il a rapidement appris, à ses dépens que la différence de prix est considérable.

"Entre Mercedes et Speedy, c'est 135 euros la révision à Speedy et 1.000 euros chez Mercedes. Globalement, je pense qu'on paye un peu plus cher la marque. Finalement une vidange, c'est une vidange".

"On n'a pas forcément besoin d'être mécanicien "ès Ferrari" :

Les garagistes indépendants se frottent les mains

Les petits garagistes ou centres auto donc ont bien accueilli la nouvelle, espérant que l'enquête de l'Autorité de la concurrence mettra fin aux "combines" des grands constructeurs. Interrogé par Europe 1, Loris, employé chez Midas, a en effet observé qu'actuellement les clients n'ont tout simplement pas le choix. "Toutes les opérations qu'on ne peut pas faire sont quasiment des opérations qui sont bridées par le constructeur. Les informations constructeur ne sont pas diffusées, il y a beaucoup de verrous qui sont mis de manière à ce qu'on ne puisse pas intervenir sur le véhicule", constate-t-il.

Pour autant, Loris est certain que les constructeurs vont devoir s'adapter. "Je pense qu'à un moment donné, ils vont tous revoir leurs tarifs à la baisse (...) pour fidéliser un peu leur clientèle et être compétitifs par rapport à des centres auto comme nous".

La plupart des automobilistes continueraient de fréquenter un garagiste membre d’un réseau agréé par le constructeur, alors que, depuis 2002, ils peuvent bénéficier de la garantie constructeur également chez des indépendants, a par ailleurs relevé l'Autorité de la concurrence, qui se dit attachée à une concurrence entre les deux circuits.