Fermeture de PSA Aulnay pour raison religieuse ? Les syndicats dénoncent "un mensonge"

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Walid Berrissoul, édité par R.D. , modifié à
Évoquant des dérives communautaristes comme l'une des raisons de la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois en 2013, Jean-Christophe Lagarde s’est attiré la foudre des syndicats.

Faux, archi-faux ! La direction et les syndicats de l’ancienne usine de PSA d'Aulnay-sous-Bois dénoncent à l’unisson les propos de Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI ayant affirmé mardi sur France Info que le site avait notamment fermé en raison de "l’omniprésence du fait religieux".

Un énorme mensonge. Même si un grand nombre d’ouvriers étaient de confession musulmane et pratiquants, même s’il y avait bien des salles de prière sur le site, cette situation n’aurait jamais posé de problèmes, s’étrangle Jean-Pierre Mercier, ancien délégué CGT de PSA Aulnay. "C’est une véritable saloperie, lâche-t-il, un énorme mensonge. Quand c’était la période du ramadan et qu’il y avait un allongement de pause, c’était un allongement qu’il fallait récupérer dans la journée. Ça n’a jamais entamé la productivité de l’usine".

Entendu sur europe1 :
C'est une histoire de pognon, pas de religion

Une usine au Maroc. Une autre syndicaliste interrogée par Europe 1 pointe l'absurdité du raisonnement : "PSA construit en ce moment une usine au Maroc. Vous voyez bien que c'est une histoire de pognon, pas de religion".

"Je ne vois pas pourquoi cela ferait réagir". Jean-Christophe Lagarde a assuré que la fermeture en décembre 2013 de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, qui représentait 8.000 emplois et des dizaines de milliers de voitures produite par an, était en partie due au temps accordé à la prière, selon ce que lui auraient confié des dirigeants. "Je me souviens très bien d’un déjeuner où on était un certain nombre de responsables politiques invités au siège de PSA. Dans les raisons évoquées, cela est aussi apparu. Ce n’est pas forcément la raison principale, mais c’était l’une des raisons et je ne vois pas pourquoi cela ferait réagir", a précisé l’élu de Seine-Saint-Denis sur Europe 1.

"Je ne cherchais pas à briser un tabou mais je ne vais certainement pas me taire parce que ça existe aussi. Je pense que la religion n’a pas sa place au travail", a-t-il encore martelé.